ltat. Il n'ecrivit
plus. Le directoire s'adressa au brave Hoche, qui, ayant seul le droit
d'etre mecontent, envoya 50,000 fr., formant la plus grande partie de la
dot de sa femme.
On etait dans les premiers jours de fructidor; Larevelliere venait de
remplacer Carnot a la presidence du directoire; il etait charge de
recevoir l'envoye de la republique cisalpine, Visconti, et le general
Bernadotte, porteur de quelques drapeaux que l'armee d'Italie n'avait
pas encore envoyes au directoire. Il resolut de se prononcer de la
maniere la plus hardie, et de forcer ainsi Barras a se decider. Il fit
deux discours vehemens, dans lesquels il repondait, sans les designer,
aux deux rapports de Thibaudeau et de Troncon-Ducoudray. En parlant de
Venise et des peuples italiens recemment affranchis, Thibaudeau avait
dit que leur sort ne serait pas fixe, tant que le corps legislatif de
la France n'aurait pas ete consulte. Faisant allusion a ces paroles,
Larevelliere dit a Visconti, que les peuples italiens avaient voulu la
liberte, avaient eu le droit de se la donner, et n'avaient eu besoin
pour cela d'aucun consentement au monde. "Cette liberte, disait-il,
qu'on voudrait vous oter, a vous et a nous, nous la defendrons tous
ensemble, et nous saurons la conserver." Le ton menacant des deux
discours ne laissait aucun doute sur les dispositions du directoire:
des hommes qui parlaient de la sorte devaient avoir leurs forces toutes
preparees. C'etait le 10 fructidor; les clichyens furent dans les plus
grandes alarmes. Dans leurs fureurs, ils revinrent a leur projet de
mettre en accusation le directoire. Les constitutionnels craignaient un
tel projet, parce qu'ils sentaient que ce serait pour le directoire
un motif d'eclater, et ils declarerent qu'a leur tour ils allaient se
procurer la preuve de la trahison de certains deputes, et demander leur
accusation. Cette menace arreta les clichyens, et empecha la redaction
d'un acte d'accusation contre les cinq directeurs.
Depuis longtemps les clichyens avaient voulu faire adjoindre a la
commission des inspecteurs Pichegru et Willot, qui etaient regardes
comme les deux generaux du parti. Mais cette adjonction de deux nouveaux
membres, portant le nombre a sept, etait contraire au reglement.
On attendit le renouvellement de la commission, qui avait lieu au
commencement de chaque mois, et on y porta Pichegru, Vaublanc, Delarue,
Thibaudeau et Emery. La commission des inspecteurs etait chargee de la
police
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