, pour l'influence et la
consideration du directoire aupres de nos armees, que l'un de nos
generaux celebres y fut appele.
Le directoire remplaca les deux ministres appeles au directoire, par
deux administrateurs excellens pris dans la province. Il esperait ainsi
composer le gouvernement d'hommes plus etrangers aux intrigues de Paris,
et moins accessibles a la faveur. Il appela a la justice Lambrechts, qui
etait commissaire pres l'administration centrale du departement de la
Dyle, c'est-a-dire prefet; c'etait un magistrat integre. Il placa a
l'interieur Letourneur, commissaire pres l'administration centrale de
la Loire-Inferieure, administrateur capable, actif et probe, mais trop
etranger a la capitale et a ses usages, pour n'etre pas quelquefois
ridicule a la tete d'une grande administration.
Le directoire avait lieu de s'applaudir de la maniere dont les evenemens
s'etaient passes. Il etait seulement inquiet du silence du general
Bonaparte, qui n'avait plus ecrit depuis long-temps, et qui n'avait
point envoye les fonds promis. L'aide-de-camp Lavalette n'avait point
paru au Luxembourg pendant l'evenement, et on soupconna qu'il avait
indispose son general contre le directoire, et lui avait donne de faux
renseignemens sur l'etat des choses. M. de Lavalette, en effet n'avait
cesse de conseiller a Bonaparte de se tenir a part, de rester etranger
au coup d'etat, et de se borner au secours qu'il avait donne au
directoire par ses proclamations. Barras et Augereau manderent M. de
Lavalette, lui firent des menaces, en lui disant qu'il avait sans doute
trompe Bonaparte, et lui declarerent qu'ils l'auraient fait arreter,
sans les egards dus a son general. M. de Lavalette partit sur-le-champ
pour l'Italie. Augereau se hata d'ecrire au general Bonaparte et a ses
amis de l'armee, pour peindre l'evenement sous les couleurs les plus
favorables.
Le directoire, mecontent de Moreau, avait resolu de le rappeler, mais il
recut de lui une lettre qui fit la plus grande sensation. Moreau avait
saisi lors du passage du Rhin les papiers du general Kinglin, et y avait
trouve toute la correspondance de Pichegru avec le prince de Conde. Il
avait tenu cette correspondance secrete; mais il se decida a la faire
connaitre au gouvernement au moment du 18 fructidor. Il pretendit s'etre
decide avant la connaissance des evenemens du 18, et afin de fournir au
directoire la preuve dont il avait besoin pour confondre des ennemis
redoutables. Mais on ass
|