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de la salle; elle donnait des ordres aux grenadiers du corps legislatif, et elle etait en quelque sorte le pouvoir executif des conseils. Les anciens avaient une semblable commission: elle s'etait reunie a celle des cinq-cents, et toutes deux veillaient ensemble a la surete commune. Une foule de deputes s'y rendaient, sans avoir le droit d'y sieger; ce qui en avait fait un nouveau club de Clichy, ou l'on faisait les motions les plus violentes et les plus inutiles. D'abord on proposa d'y organiser une police, pour se tenir au courant des projets du directoire. On la confia a un nomme Dossonville. Comme on n'avait point de fonds, chacun contribua pour sa part; mais on ne reunit qu'une mediocre somme. Pourvu comme il l'avait ete, Pichegru aurait pu contribuer pour une forte part, mais il ne parait pas qu'il employat dans cette circonstance les fonds recus de Wickam. Ces agens de police allaient recueillir partout de faux bruits, et venaient alarmer ensuite les commissions. Chaque jour ils disaient: "C'est aujourd'hui, c'est cette nuit meme, que le directoire doit faire arreter deux cents deputes, et les faire egorger par les faubourgs." Ces bruits jetaient l'alarme dans les commissions, et cette alarme faisait naitre les propositions les plus indiscretes. Le directoire recevait par ses espions le rapport exagere de toutes ces propositions, et concevait a son tour les plus grandes craintes. On disait alors, dans les salons du directoire, qu'il etait temps de frapper, si on ne voulait pas etre prevenu; on faisait des menaces qui, repetees a leur tour, allaient rendre effroi pour effroi. Isoles au milieu des deux partis, les constitutionnels sentaient chaque jour davantage leurs fautes et leurs perils. Ils etaient livres aux plus grandes terreurs. Carnot, encore plus isole qu'eux, brouille avec les clichyens, odieux aux patriotes, suspect meme aux republicains moderes, calomnie, meconnu, recevait chaque jour les plus sinistres avis. On lui disait qu'il allait etre egorge par ordre de ses collegues. Barthelemy, menace et averti comme lui, etait dans l'epouvante. Du reste, les memes avis etaient donnes a tout le monde. Larevelliere avait ete informe, de maniere a ne pas lui laisser de doute, que des chouans etaient payes pour l'assassiner. Le trouvant le plus ferme des trois membres de la majorite, c'etait lui qu'on voulait frapper pour la dissoudre. Il est certain que sa mort aurait tout change, car le nouveau directeur
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