trace autour de Paris, en prenant un rayon de
douze lieues, que des colonnes indiqueraient sur toutes les routes la
circonference de ce cercle, et que les officiers des troupes qui le
franchiraient seraient consideres comme coupables de haute trahison.
Mais bientot de nouveaux faits vinrent augmenter les alarmes. Hoche
avait reuni ses troupes dans les departemens du Nord, autour de Sedan
et de Reims, a quelques marches de Paris, et il en avait achemine de
nouvelles dans la meme direction. Ces mouvemens, les propos que tenaient
les soldats, l'agitation qui regnait dans Paris, les rixes des officiers
reformes avec les jeunes gens qui portaient les costumes de la jeunesse
doree, fournirent a Willot le sujet d'une seconde denonciation. Il monta
a la tribune, parla d'une marche de troupes, de l'esprit qui eclatait
dans leurs rangs, de la fureur dont on les animait contre les conseils,
et, a ce sujet, il s'eleva contre les adresses des armees d'Italie, et
contre la publicite que leur avait donnee le directoire. En consequence,
il demandait qu'on chargeat les inspecteurs de la salle de prendre de
nouvelles informations, et de faire un nouveau rapport. Les deputes,
dits inspecteurs de la salle, etaient charges de la police des conseils,
et par consequent tenus de veiller a leur surete. La proposition
de Willot fut adoptee, et sur la proposition de la commission des
inspecteurs, on adressa le 17 thermidor (4 aout) au directoire plusieurs
questions embarrassantes. On revenait sur la nature des ordres en vertu
desquels avait agi le general Hoche. Pouvait-on enfin expliquer la
nature de ces ordres? Avait-on pris des moyens de faire executer
l'article constitutionnel qui defendait aux troupes de deliberer?
Le directoire resolut de repliquer par un message energique aux
nouvelles questions qui lui etaient adressees, sans accorder cependant
les explications qu'il ne lui convenait pas de donner. Larevelliere
en fut le redacteur; Carnot et Barthelemy refuserent de le signer. Ce
message fut presente le 23 thermidor (10 aout). Il ne contenait rien de
nouveau sur le mouvement des troupes. Les divisionnaires qui avaient
marche sur Paris, disait le directoire, avaient recu les ordres du
general Hoche, et le general Hoche ceux du directoire. L'intermediaire
qui les avait transmis n'etait pas designe. Quant aux adresses, le
directoire disait que le sens du mot _deliberer_ etait trop vague pour
qu'on put determiner si les armees s'etaient mis
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