esenter la
derniere proposition. On y renonca alors, et on se contenta des deux
premieres. Troncon-Ducoudray fit son rapport le 3 fructidor (20 aout),
Thibaudeau le 4. Ils repondirent indirectement aux reproches du
directoire, et Troncon-Ducoudray, s'adressant aux anciens, les invita
a interposer leur sagesse et leur dignite entre la vivacite des jeunes
legislateurs des cinq-cents et la susceptibilite des chefs du pouvoir
executif. Thibaudeau s'attacha a justifier les conseils, a prouver
qu'ils n'avaient voulu ni attaquer le gouvernement, ni calomnier les
armees. Il revint sur la motion de Dumolard a l'egard de Venise. Il
assura qu'on n'avait point voulu attaquer les heros d'Italie; mais il
soutint que leurs creations ne seraient durables qu'autant qu'elles
auraient la sanction des deux conseils. Les deux mesures insignifiantes
qui etaient proposees, furent adoptees, et ces deux rapports, tant
attendus, ne firent aucun effet. Ils exprimaient bien l'impuissance a
laquelle s'etaient reduits les constitutionnels, par leur situation
ambigue entre la faction royaliste et le directoire, ne voulant pas
conspirer avec l'une, ni faire des concessions a l'autre.
Les clichyens se plaignaient beaucoup de l'insignifiance de ces
rapports, et declamerent contre la faiblesse des constitutionnels. Les
plus ardens voulaient le combat, et surtout les moyens de le livrer,
et demandaient ce que faisait le directoire pour organiser la garde
nationale. C'etait justement ce que le directoire ne voulait pas faire,
et il etait bien resolu a ne pas s'en occuper.
Carnot etait dans une position encore plus singuliere que le parti
constitutionnel. Il s'etait franchement brouille avec les clichyens en
voyant leur marche; il etait inutile aux constitutionnels, et n'avait
pris aucune part a leurs tentatives de rapprochement, car il etait trop
irritable pour se reconcilier avec ses collegues. Il etait seul,
sans appui, au milieu du vide, n'ayant plus aucun but, car le but
d'amour-propre qu'il avait d'abord eu, etait manque, et la nouvelle
majorite qu'il avait revee etait impossible. Cependant, par une ridicule
perseverance a soutenir les voeux de l'opposition dans le directoire, il
demanda formellement l'organisation de la garde nationale. Sa presidence
au directoire allait finir, et il profita du temps qui lui restait pour
mettre cette matiere en discussion. Larevelliere se leva alors avec
fermete, et n'ayant jamais eu aucune querelle personnelle av
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