titutionnels,
au contraire, avaient appuye les nouveaux elus, dans toutes leurs
attaques ou injustes, ou indiscretes, et avaient seuls a revenir. On
ne pouvait donc rien exiger du directoire, et beaucoup des
constitutionnels; ce qui rendait l'echange des sacrifices impossible, et
les amours-propres inconciliables.
Madame de Stael chercha, par elle et ses amis, a faire entendre que le
directoire etait pret a tout oser, que les constitutionnels seraient
victimes de leur obstination, et que la republique serait perdue avec
eux. Mais ceux-ci ne voulaient pas revenir, refusaient toute espece de
concessions, et demandaient que le directoire allat a eux. On parla a
Rewbell et a Larevelliere. Celui-ci, ne repoussant pas la discussion,
fit une longue enumeration des actes du directoire, demandant toujours,
a chacun de ces actes, lequel etait reprochable. Les interlocuteurs
etaient sans reponse. Quant au renvoi d'Augereau, et a la revocation
de toutes les mesures qui annoncaient une resolution prochaine,
Larevelliere et Rewbell furent inebranlables, ne voulurent rien
accorder, et prouverent, par leur fermete froide, qu'il y avait une
grande determination prise.
Madame de Stael et ceux qui la secondaient dans sa louable mais
inutile entreprise, insisterent beaucoup aupres des membres des deux
commissions, pour obtenir qu'ils ne proposassent pas de mesures
legislatives trop violentes, mais surtout qu'en repondant aux griefs
enonces dans le message du directoire, ils ne se livrassent pas a
des recriminations dangereuses et irritantes. Tous ces soins etaient
inutiles, car il n'y a pas d'exemple qu'un parti ait jamais suivi des
conseils. Dans les deux commissions, il y avait des clichyens qui
souhaitaient, comme de raison, les mesures les plus violentes. Ils
voulaient d'abord attribuer specialement au jury criminel de Paris la
connaissance des attentats commis contre la surete du corps legislatif
et exiger la sortie de toutes les troupes du cercle constitutionnel; ils
demandaient surtout que le cercle constitutionnel ne fit partie d'aucune
division militaire. Cette derniere mesure avait pour but d'enlever
le commandement de Paris a Augereau, et de faire par decret ce qu'on
n'avait pu obtenir par voie de negociation. Ces mesures furent adoptees
par les deux commissions. Mais Thibaudeau et Troncon-Ducoudray,
charges de faire le rapport l'un aux cinq-cents, l'autre aux anciens,
refuserent, avec autant de sagesse que de fermete, de pr
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