-dire, la reunion du congres de
Berne. Bonaparte, indigne de ce changement de systeme, fit une
replique des plus vives. Il repeta tout ce qu'il avait deja dit sur
l'impossibilite d'obtenir de la Russie et de l'Angleterre l'adhesion
aux arrangemens dont on avait pose les bases a Leoben; il ajouta qu'un
congres entrainerait de nouvelles lenteurs; que deux mois s'etaient
deja ecoules depuis les preliminaires de Leoben; que d'apres ces
preliminaires, la paix devait etre conclue en trois mois, et qu'il
serait impossible de la conclure dans ce delai, si on appelait toutes
les puissances. Ces raisons laisserent encore les plenipotentiaires
autrichiens sans reponse. La cour de Vienne parut ceder, et fixa les
conferences a Udine, dans les provinces venitiennes, afin que le lieu de
la negociation fut plus rapproche de Vienne. Elles durent recommencer
le 13 messidor (1er juillet). Bonaparte, que des soins d'une haute
importance retenaient a Milan, au milieu des nouvelles republiques qu'on
allait fonder, et qui d'ailleurs tenait a veiller de plus pres aux
evenemens de Paris, ne voulait pas se laisser attirer inutilement a
Udine, pour y etre joue par Thugut. Il y envoya Clarke, et declara qu'il
ne s'y rendrait de sa personne que lorsqu'il serait convaincu par la
nature des pouvoirs donnes aux deux negociateurs, et par leur conduite
dans la negociation, de la bonne foi de la cour de Vienne. En effet, il
ne se trompait pas. Le cabinet de Vienne, plus abuse que jamais par les
miserables agens de la faction royaliste, se flattait qu'il allait etre
dispense par une revolution de traiter avec le directoire, et il fit
remettre des notes etranges dans l'etat de la negociation. Ces notes,
a la date du 30 messidor (18 juillet), portaient que la cour de Vienne
voulait s'en tenir rigoureusement aux preliminaires, et par consequent
traiter de la paix generale a Berne; que le delai de trois mois, fixe
par les preliminaires, pour la conclusion de la paix, ne pouvait
s'entendre qu'a partir de la reunion du congres, car autrement il aurait
ete trop insuffisant pour etre stipule; qu'en consequence, la cour de
Vienne, persistant a se renfermer dans la teneur des preliminaires,
demandait un congres general de toutes les puissances. Ces notes
renfermaient en outre des plaintes ameres sur les evenemens de Venise
et de Genes; elles soutenaient que ces evenemens etaient une infraction
grave aux preliminaires de Leoben, et que la France devait en donner
sati
|