3 brumaire etait rapportee, dans ce qui etait
relatif a l'exclusion des fonctions publiques. C'etait presque toute la
loi. Les anciens adopterent la resolution sous cette forme. Les membres
du nouveau tiers, exclus comme parens d'emigres, ou comme amnisties pour
delits revolutionnaires, purent etre introduits. M. Imbert-Colomes de
Lyon dut a cette resolution l'avantage d'entrer au corps legislatif.
Elle profita aussi a Salicetti, qui avait ete compromis dans les
evenemens de prairial, et amnistie avec plusieurs membres de la
convention. Nomme en Corse, son election fut confirmee. Par une
apparence d'impartialite, les meneurs des cinq-cents firent rapporter
une loi du 21 floreal, qui eloignait de Paris les conventionnels non
revetus de fonctions publiques. C'etait afin de paraitre abroger
toutes les lois revolutionnaires. Ils s'occuperent immediatement de la
verification des elections; et, comme il etait naturel de s'y attendre,
ils annulaient toutes les elections douteuses quand il s'agissait d'un
depute republicain, et les confirmaient quand il s'agissait d'un ennemi
de la revolution. Ils firent renouveler toutes les commissions; et,
pretendant que tout devait dater du jour de leur introduction au corps
legislatif, ils demanderent des comptes de finances jusqu'au 1er
prairial. Ils etablirent ensuite des commissions speciales, pour
examiner les lois relatives aux emigres, aux pretres, au culte, a
l'instruction publique, aux colonies, etc. L'intention de porter la main
sur toute chose etait assez evidente.
Deux exceptions avaient ete faites aux lois qui bannissaient les
emigres a perpetuite: l'une en faveur des ouvriers et cultivateurs que
Saint-Just et Lebas avaient fait fuir du Haut-Rhin, pendant leur mission
en 1793; l'autre en faveur des individus compromis, et obliges de fuir
par suite des evenemens du 31 mai. Les refugies de Toulon, qui avaient
livre cette place, et qui s'etaient sauves sur les escadres anglaises,
etaient seuls prives du benefice de cette seconde exception. A la faveur
de ces deux dispositions, une multitude d'emigres etaient deja rentres.
Les uns se faisaient passer pour ouvriers ou cultivateurs du Haut-Rhin,
les autres pour proscrits du 31 mai. Les clichyens firent adopter une
prorogation du delai accorde aux fugitifs du Haut-Rhin, et prolonger
ce delai de six mois. Ils firent decider en outre que les fugitifs
toulonnais profiteraient de l'exception accordee aux proscrits du 31
mai. Quoique cett
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