t s'adresser directement a Vienne. Bonaparte s'avanca
rapidement a travers les montagnes de la Carinthie, et, le 12 germinal
au matin (1er avril), poursuivit l'arriere-garde ennemie sur Saint-Weith
et Freisach, et la culbuta. Dans l'apres-midi du meme jour, il rencontra
l'archiduc, qui avait pris position en avant des gorges etroites
de Neumark, avec les restes de son armee du Frioul, et avec quatre
divisions venues du Rhin, celles de Kaim, de Mercantin, du prince
d'Orange, et la reserve des grenadiers. Un combat furieux s'engagea dans
ces gorges. Massena en eut encore tout l'honneur. Les soldats du
Rhin defierent les vieux soldats de l'armee d'Italie. C'etait a qui
s'avancerait plus vite et plus loin. Apres une action acharnee, dans
laquelle l'archiduc perdit trois mille hommes sur le champ de bataille
et douze cents prisonniers, tout fut enleve a la baionnette, et les
gorges emportees. Bonaparte marcha sans relache le lendemain, de Neumark
sur Unzmark. C'etait entre ces deux points qu'aboutissait la route
transversale, qui unissait la grande chaussee du Tyrol a la grande
chaussee de la Carinthie. C'etait par cette route qu'arrivait Kerpen
poursuivi par Joubert. L'archiduc, voulant avoir le temps de rallier
Kerpen a lui, proposa une suspension d'armes pour prendre, disait-il,
en consideration la lettre du 11 (31 mars). Bonaparte repondit qu'on
pouvait negocier et se battre, et continua sa marche. Le lendemain 14
germinal (3 avril), il livra encore un violent combat a Unzmark, ou il
fit quinze cents prisonniers, entra a Knitelfeld, et ne trouva plus
d'obstacle jusqu'a Leoben. L'avant-garde y entra le 18 germinal (7
avril). Kerpen avait fait un grand detour pour rejoindre l'archiduc, et
Joubert avait donne la main a l'armee principale.
Le jour meme ou Bonaparte entrait a Leoben, le lieutenant-general
Bellegarde, chef d'etat-major du prince Charles, et le general major
Merfeld, arriverent au quartier-general au nom de l'empereur, que la
marche rapide des Francais avait intimide, et qui voulait une suspension
d'armes. Ils la demandaient de dix jours. Bonaparte sentait qu'une
suspension d'armes de dix jours donnait a l'archiduc le temps de
recevoir ses derniers renforts du Rhin, de remettre ensemble toutes les
parties de son armee, et de reprendre haleine. Mais lui-meme en avait
grand besoin, et il gagnait de son cote l'avantage de rallier Bernadotte
et Joubert; d'ailleurs il croyait au desir sincere de traiter, et
il acco
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