un enfant de la Cite qu'elle etait la
maitresse du maitre Pierre.
[Note 205: Hug. Metom., epist. XVI et XVII, dans le recueil
intitule: Hugon. Sacr. antiq. mon., t. II, p. 348.]
[Note 206: Quant au nom de faux apotre, voyez sa premiere lettre; et
quant aux relations bienveillantes, voyez ce qu'en dit Abelard. (Ep. II,
p. 42, et pars II, ep. V, p. 244.) Saint Bernard la recommanda une fois
au pape, assez sechement il est vrai, et sept ou huit ans apres la mort
d'Abelard. (S. Bern.; _Op_., ep. CCLXXVIII.)]
[Note 207: _Ab. Op_., p. 337 et 344.]
Un poete anglais qui ecrivait vers la fin de ce siecle, Walter Mapes, a
cependant prouve qu'il y avait des esprits clairvoyants qui devinaient
le coeur de la femme sous l'habit de la religieuse. "La mariee, dit-il
(_nupta_, apparemment ce mot suffisait pour la designer), cherche ou
est son Palatin bien-aime, dont l'esprit etait tout divin; elle cherche
pourquoi il s'eloigne comme un etranger, celui qu'elle avait rechauffe
dans ses bras et sur son sein[208]."
[Note 208:
Nupta querit ubi sit suus Palatinus
Cujus totus extitit spiritus divinus,
Querit cur se substrahat quasi peregrinus
Quem ad sua ubera foverat et sinus.
W. Mapes ou Gautier Map, archidiacre d'Oxford vers 1200, insere ces vers
dans une piece dirigee contre l'ignorance des moines. Il y decrit une
sorte d'Elysee fantastique des savants et des lettres, ou il enumere et
caracterise les beaux esprits du temps. C'est par ce quatrain et sans
autre explication qu'il indique Heloise, que l'on reconnaissait alors
a ce nom _nupta, l'abesse mariee. (The latin poems_, etc., by Thomas
Wright, Lond., 1841, pet. in-4.--Cf. _Hist. litt._, t, XV, p. XIV,
496.)]
C'est, je le crois, dans l'intervalle qui s'ecoula entre le moment ou il
devint abbe de Saint-Gildas et celui ou nous le verrons rouvrir pour la
derniere fois son ecole qu'Abelard composa ou retoucha ses principaux
ouvrages. Le plus considerable est sa _Dialectique_ si longtemps perdue
pour la posterite, et qui, a l'originalite pres, ressemble a la logique
d'Aristote, qu'elle reproduit en partie sous les formes verbeuses de la
scolastique. C'est le resume de son enseignement philosophique adresse
a Dagobert, son frere peut-etre, ou du moins son frere spirituel.
Peut-etre y travailla-t-il a Saint-Gildas, s'il ne l'avait commence a
Saint-Denis; mais il l'acheva ou la revit plus tard. Ce qui est certain,
c'est que l'ouvrage est d'une epoque ou il n'enseign
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