d'envoi des chants d'Eglise. (_Bibl. de l'Ecole des chartes_, t. III, 2e
liv., 1842, et _Ann. de philos. chret_., janvier 1844.) Le manuscrit
de Bruxelles, qui contient ces poesies sacrees, renferme
quatre-vingt-quatorze hymnes ou sequences (proses ou cantiques) pour
tout le cours de l'annee. Ce ne sont pas les seuls vers d'Abelard. La
_Gallia Christiana_ lui attribue un distique fort insignifiant sur une
alliance entre le roi de France et le roi d'Angleterre. M. Cousin a
publie une longue epitre a son fils Astrolabe. Duchesne et Duboulai, sur
l'autorite du docteur Clichton, lui attribuent egalement une prose
rimee sur le mystere de l'incarnation, chantee autrefois dans plusieurs
eglises. Je prefere cette autre piece intitulee _Rhythme sur la
Sainte-Trinite_ et que Durand et Martene ont tiree d'un manuscrit de
l'abbaye du Bec:
[Grec: Alpha] et [Grec: Omega], Magne Deus, Heli, Heli, Deus meus,
Cujus virtus totum posse, cujus sensus totum nosse,
Cujus esse summum bonum, cujus opus quidquid bonum, etc.
_Gall. Christ_, t. VII, p. 595.--_Fragm. philos_., t. III, p. 440.--_Ab.
Op_., p. 1138.--_Hist. Universit. parisiens._, t. II, p. 761.--_ Hist.
litt_., t. XII, p. 133-136.--_Amplisc. Coll_., t. IX, p. 1001.--Cf.
_Religions antiques_, par M. Th. Wright et Hollivol, Londres, 1841,
in-8, t. I, p. 15-21, et surtout l'article de M. E. Dumeril, _Journ, des
sav. de Normand._, 2e liv. 1844.]
[Note 204: Voyez ci-apres, l. III, et _Thesaur. nov. anecd._, t. V,
p. 1363.]
Nous sommes peut-etre au temps le plus tranquille de sa vie. Delivre
des soucis de son abbaye, tout entier a l'etude, a la predication, a la
direction du Paraclet, il pouvait ne pas ambitionner d'autre pouvoir,
et son repos etait assure. Si l'inimitie assoupie, mais non eteinte,
le menacait encore, il ne manquait ni de protecteurs ni d'amis. Par
quelques faits epars, on entrevoit qu'il avait trouve faveur aupres des
puissances du temps; le comte de Champagne, le duc de Bretagne, le roi
de France lui-meme, le prirent plus d'une fois sous leur garde, et les
Garlandes, qui sous Louis le Gros et son fils, formerent comme une
dynastie de ministres, paraissent s'etre interesses a lui comme
s'interessent les ministres. Beaucoup de ses sectateurs etaient
maintenant assez avances dans la carriere pour l'aider de l'autorite,
de l'influence ou de la reputation qu'ils avaient acquises: l'Eglise en
comptait plusieurs parmi ses grands dignitaires. Quelques-uns, etrang
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