nce morbide est peu intense, ou quand les
reserves sont bonnes, que le trouble de la sante ne se traduit que par
un nombre tres limite de symptomes, parfois meme par un seul. Ainsi il
y a des migraineux qui n'ont que de la migraine, des malades qui n'ont,
comme manifestation morbide que le symptome constipation, d'autres qui
n'ont que de la sciatique; mais ces cas sont exceptionnels, et, en bonne
clinique, et surtout pour faire de la bonne therapeutique, il faut,
presque de parti pris, les eliminer, et chercher au dela de la
manifestation monosymptomatique. Presque toujours, alors, ou trouvera
que la "maladie" n'est monosymptomatique qu'en apparence.
De meme que, dans une compagnie de chemins de fer, une irregularite
dans le service, minime en apparence, denonce, si elle se renouvelle
frequemment, une mauvaise direction generale, de meme, en biologie, il
n'est pas d'indispositions insignifiantes, si limitees soient-elles a
tel ou tel organe. L'apparition d'une douleur a l'epaule, par exemple,
qui parait une affection bien locale, est l'indice d'une perturbation
plus profonde qu'on ne le croit du systeme nerveux central.
Nous venons de prononcer un grand mot, et c'est toute une doctrine qui
est contenue dans cette affirmation; c'est que en effet c'est le systeme
nerveux central qui a notre avis est le grand reservoir de l'energie.
C'est par lui que nous vivons, que nous nous mouvons, et que nous
sommes. C'est lui qui dirige le fonctionnement de tous les organes,
de sorte que quand il est perturbe, il n'engendre pas seulement, la
nevrose, la neurasthenie, l'hysterie, l'irritation spinale, la folie, la
nevropathie generalisee, etc., mais encore les troubles de circulation
vaso-motrice des differents organes. En derniere analyse, il est la
clef de voute de la pathologie. Ses perturbations se traduisent par
les symptomes les plus varies, au point d'egarer presque fatalement le
diagnostic qu'on voudrait fonder sur eux seuls. Quelles que soient donc
la forme, la gravite, l'apparence de la manifestation morbide, c'est
toujours le systeme nerveux central qu'il faudra etudier, c'est sur lui
que devra porter le grand effort therapeutique.
Ce qu'il faut toujours voir, c'est l'ensemble du malade et surtout la
cause ou la serie de causes qui ont fait flechir momentanement son
systeme nerveux, qui ont, en d'autres termes, diminue sa valeur
biologique.
Or, comme nous l'avons dit, ces causes sont multiples. Il en est qui
apparti
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