re, ce que nous voulons dire, c'est qu'en therapeutique
infantile il faut avant tout de la sagacite, et que, dans certains cas,
il faut que le medecin sache reconnaitre son incompetence.
Dans d'autres cas, d'ailleurs, la science prend une revanche eclatante,
et c'est alors que le medecin est en droit de se feliciter d'avoir fait
de bonnes etudes de pathologie generale.
Voyez, par exemple, cet enfant ne a terme, et qui vient bien pendant les
six premieres semaines; puis voici que, tout en continuant a prendre
ardemment le sein, sans avoir ni diarrhee, ni vomissements, son poids
cesse d'augmenter; il diminue de 200, de 300 grammes en quelques jours.
Qu'est-ce a dire? Mais c'est que l'enfant est un heredo-syphilitique. Le
traitement mercuriel, sous forme de liqueur de Van Swieten, de frictions
mercurielles, ou mieux encore d'injections de sublime a la dose de 3 a
5 milligrammes par jour, fait merveille et retablit entierement cet
enfant.
Nous avons dit plus haut combien souvent la meningite, qu'on croit
tuberculeuse, et qui survient de deux a cinq ans, est d'origine
syphilitique. Deja en 1872, quand nous faisions nos etudes a
Montpellier, le regrette professeur Fonsagrives nous disait qu'il avait
sauve beaucoup d'enfants, atteints de meningite tuberculeuse, en leur
donnant de l'iodure de potassium. C'est, sans doute, qu'il s'agissait de
meningites syphilitiques. Mais pour formuler un diagnostic de meningite
syphilitique, pour depister l'heredo-syphilis, soit par l'examen de
l'enfant, soit par une enquete sur les parents, ne faut-il pas que le
medecin ait beaucoup travaille, beaucoup vu et beaucoup retenu? Son role
n'est donc pas inutile, et si, le plus souvent, il doit se contenter de
faire de l'expectation armee, il peut, dans beaucoup de cas, rendre aux
enfants malades des services inappreciables.
Que dire d'un bain chaud donne, en temps utile, a un enfant atteint de
pneumonie; de l'immersion alternative dans l'eau chaude et dans l'eau
froide d'un enfant nouveau-ne atteint de congestion pulmonaire, sinon
que, dans certaines circonstances, le medecin opere ainsi de veritables
resurrections?
Encore une fois, nous ne voulons ni rabaisser le role social du medecin,
bien au contraire, ni introduire dans l'esprit des jeunes confreres un
scepticisme infecond: ce que nous voulons, c'est leur dire qu'il ne faut
pas se specialiser dans l'etude de la pathologie infantile, et que, pour
bien soigner un enfant, il faut savoi
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