al qui etait en cause, chez cette
malade: car ses deux grandes crises morbides n'ont absolument pas
eu d'autre cause que le chagrin. Mlle T... etait une nevrosee sans
manifestations nerveuses. Tout a fait comme Mme X..., malgre la
dissemblance des symptomes, c'etait une "malade", c'est-a-dire une
personne dont le capital nerveux s'etait trouve entame.
Dans l'exemple suivant, la "maladie" s'est traduite par des phenomenes
cardiaques. Chaque fois qu'il y a eu chez le malade une defaillance du
systeme nerveux, c'est le coeur qui a cesse de fonctionner normalement,
a tel point que tous les medecins qui ne connaissaient pas M. Z... le
traitaient infailliblement par la digitale et la cafeine.
En realite, M. Z... n'est ni un cardiaque, ni meme un faux cardiaque:
c'est simplement un "malade" chez qui le systeme nerveux qui preside aux
mouvements du coeur est plus specialement impressionnable.
Depuis l'age de vingt et un ans, a la suite d'un rhumatisme (sans
endocardite), chaque fois qu'il y a eu un assaut quelconque dans la
sante du malade, le coeur a aussitot proteste. En 1886, a la suite d'une
bronchite grippale, je constatai, pour la premiere fois, de l'arythmie,
et un souffle au 2e temps, a la base du coeur. Depuis lors, ce
souffle persiste, mais avec une telle inegalite que, parfois, il est
imperceptible, tandis que, d'autres fois, il est d'une nettete extreme:
si bien que plusieurs medecins ont affirme une lesion de la valvule de
l'aorte.
Or, je le repete, il n'y a pas de lesions: M. Z. n'a jamais de pouls
bondissant, et de nombreux traces de pouls, pris par le Dr Lagrange,
demontrent qu'il n'y a pas d'insuffisance aortique. Quand M. Z... va
bien, son coeur va bien: quand il va mal, quand il se surmene, ou
eprouve une emotion vive, son coeur se fache, et traduit son malaise par
les manifestations les plus variees: syncopes, arythmie, fausses angines
de poitrine.
M. Z... est un de ces hommes qui sont faits pour le travail intensif:
chez lui, quelle que soit l'enormite du travail, il n'y a jamais
de surmenage cerebral; mais c'est un _sensitif_, que le surmenage
emotionnel guette a tout instant. En 1898, a la suite d'emotions
vives, tout son systeme nerveux entre en revolte: le systeme digestif
(dyspepsie, constipation, etc.), le systeme nerveux central (insomnie
absolue, tristesse, paleur insolite, epuisement des forces). En meme
temps la glycosurie fait son apparition (10 grammes de sucre par litre).
Enfin les t
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