rs, survenant
d'elle-meme et presque fatalement chez les operes, quels qu'ils soient,
ne doit pas preoccuper les chirurgiens, ni les entrainer a imposer
a leurs operes des purgations qui, fatiguant leur systeme nerveux
abdominal, ont forcement un retentissement sur leur systeme nerveux
central, et contribuent a en faire des malades, alors qu'au debut ils
n'etaient que des blesses, ou bien a aggraver leur "maladie", quand ils
etaient deja des malades avant l'operation.
Je n'ignore pas que, d'autre part, les accoucheurs affirment que la
constipation est l'ennemi des femmes qui viennent d'accoucher. Je n'ose
pas m'inscrire en faux contre cette opinion generale: mais peut-etre
serait-elle, comme tant d'autres affirmations, passible d'un proces en
revision.
III.--CAUSES ACCIDENTELLES
Nous venons d'enumerer les principales causes d'ordre psychique qui
amenent la decheance, totale ou progressive, du capital vital de l'homme
ou de la femme adultes. Ce sont elles qui, combinees ou non aux
autres influences nefastes (surmenage cerebral, surmenage musculaire,
alimentation defectueuse, etc.), provoquent le plus souvent la
"maladie".
Mais, d'autres fois, comme chez l'enfant du premier age, comme chez
l'adolescent, la "maladie", chez l'adulte, est provoquee par une
affection aigue qui le frappe en pleine sante: telle la fievre typhoide,
qui, veritable intoxication, surprend l'adulte dans le cours d'un etat
d'equilibre irreprochable, et qui, chose curieuse, parait etre d'autant
plus grave que le sujet etait plus robuste.
La fievre typhoide, dis-je, peut parfois provoquer la "maladie".
Ainsi, je connais un homme de quarante-huit ans, qui a vu sa sante
irremediablement ebranlee a la suite d'une fievre typhoide survenue a
l'age de vingt ans. Mais le cas est rare; souvent, au contraire, on
observe qu'une fievre typhoide, survenant chez un individu malingre, lui
donne une sante, pour la suite, qu'il ne se connaissait pas jusqu'alors.
Est-ce parce que, jusqu'alors, il surmenait son estomac, et que la diete
imposee par la fievre typhoide a remis l'organe en etat? Est-ce parce
que, jusqu'alors, il se soumettait a un exercice trop vigoureux pour ses
forces, et que la fievre typhoide, en lui imposant le repos, a rectifie
ses erreurs d'hygiene musculaire? Est-ce enfin parce que la fievre,
en brulant ce que les anciens appelaient ses "humeurs peccantes", l'a
debarrasse de ses produits d'auto-intoxication anterieurs a l'affection
a
|