auvais, ou tout au moins mediocre; et le
medecin aura beaucoup a faire pour conquerir la confiance.
Certes, cette curiosite et ces apprehensions sont legitimes, et ce que
nous disons ici ce n'est pas pour les empecher: mais il n'en est pas
moins vrai qu'elles constituent une sorte de suspicion, que le medecin
a interet a connaitre afin de travailler a la faire cesser et d'etablir
ainsi, entre son malade et lui, cette confiance reciproque qui est la
condition indispensable d'un traitement efficace.--Or l'attitude des
malades en face des injections qu'on leur propose constitue, a ce
point de vue, un excellent moyen de diagnostic moral.
Parmi les autres moyens accessoires, il nous faut dire un mot des
applications locales, revulsives ou derivatives, qui etaient autrefois
si en honneur, et qui sont tombees dans un discredit bien injuste.
_Vesicatoires_.--Autant nous protestons contre les larges vesicatoires
employes autrefois, et qui, chez quelques malades, produisaient de la
cystite, chez presque tous une douleur pire que le mal qu'on voulait
guerir; autant nous continuons a penser que le petit vesicatoire, sous
forme de mouche de Milan, ne doit pas etre dedaigne. Chez les grands
malades qui ont le systeme nerveux sens dessus dessous, une mouche,
appliquee derriere l'oreille, peut faire un mal extreme et produit
un etat d'agitation inconcevable, non pas a cause de la douleur
insignifiante qu'elle provoque, mais par le fait du trouble de
circulation qu'elle produit a distance. Ce seul fait suffirait a prouver
que l'application d'une mouche n'est pas indifferente; rien, d'ailleurs,
n'est indifferent en therapeutique. Mais chez certains malades qui ont
encore un bon capital nerveux, la mouche, appliquee derriere l'oreille
droite, de preference, produit une sedation des plus remarquables, amene
le sommeil, dissipe le malaise mental et les divers troubles
innommables qui constituent l'etat nerveux; c'est sans doute a cause de
l'inferiorite fonctionnelle de la partie gauche du corps,--habituelle
chez les malades, ainsi que nous l'avons dit,--que la mouche appliquee
derriere l'oreille droite produit ces effets favorables, qu'elle
produirait moins si elle etait appliquee a gauche; en tout cas, c'est un
fait d'observation. De meme, la mouche sur le creux de l'estomac peut
amener, si elle est appliquee trop tot, ou dans les cas trop aigus, une
aggravation notable des troubles gastriques; mais si elle vient a son
heure, elle pro
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