plus saines.
C'est le placement familial.--Les deux systemes presentent des avantages
et des inconvenients qui sont analyses de tres pres dans le travail
que nous signalons.--En ce qui concerne la sante, tous les rapports
constatent la plus-value dans toutes les regions, en montagne, en
plaine, a la mer, aussi bien dans les colonies collectives que dans les
colonies familiales.
Quant aux resultats moraux, tout depend de la colonie et de l'esprit
qui l'anime. Beaucoup pensent qu'il ne suffit pas de faire gagner a de
pauvres enfants une livre de graisse par semaine. Il y a mieux a faire,
on peut realiser un bien plus durable: il faut viser a ce qu'ils
rentrent meilleurs a leur foyer. Dans certaines colonies, un tel soin ne
se devine guere. Dans d'autres, au contraire, c'est la pensee dominante
et le reve du directeur. Le tout est de savoir choisir.]
Non seulement l'homme bien portant, mais celui qui n'est qu'un peu
fatigue par le surmenage cerebral, et par les petites emotions
quotidiennes, se trouve tres bien de changer d'air, de milieu, non
seulement une fois par an, mais meme chaque fois qu'il sent, chez lui,
cette sorte de malaise cerebral premonitoire de la neurasthenie, ou
certains troubles digestifs mal definis qui prouvent que son systeme
nerveux abdominal n'est plus en fonctionnement parfait. Pour lui, un
deplacement de quelques jours est extremement favorable. Ou qu'il aille,
il verra son appetit renaitre, sa constipation disparaitre, la sante lui
revenir. Que dis-je? chez certaines femmes nerveuses, mais au demeurant
ayant encore un capital serieux, l'unique fait de monter en chemin de
fer produit des effets appreciables, et, le jour meme du depart, on les
voit transformees. Elles laissent a la premiere station leurs phobies,
leurs inquietudes; c'est un changement a vue, un veritable coup de
theatre.
Mais autre chose est l'hygiene de l'homme bien portant, ou du candidat
a la "maladie" dont le capital est encore presque intact, et autre
l'hygiene du vrai malade. Voila ce que, d'une facon generale, les gens
du monde ignorent. Ils s'obstinent, malgre eux, par le fait d'un faux
raisonnement, a croire que ce qui fait du bien a l'homme valide doit
en faire encore plus a l'homme malade. "Un bon bifteck saignant est
certainement utile a un travailleur bien portant; combien il doit etre
plus utile a un malade affaibli! Il va certainement lui rendre des
forces. Donnons-lui donc de la viande saignante; plus il en p
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