obese de vingt ans qui, en six
mois, a vu son poids baisser de 105 a 80 kilogrammes, sans qu'il en
soit resulte le moindre trouble pour la sante. Mais la thyroidine avait
ete maniee par le Dr Polin avec une prudence extreme (2 milligrammes
par jour, et pendant six mois consecutifs).
En general, il faut se mefier de ce medicament, qui demande une
surveillance medicale sinon quotidienne, du moins hebdomadaire; il faut
enfin se rappeler que l'hygiene suffit toujours pour attenuer l'obesite
au point d'en supprimer les inconvenients, et aussi qu'il est toujours
dangereux de faire trop maigrir un obese, ou de le faire maigrir trop
vite. Quand un obese maigrit trop vite, son ventre tombe, il est vrai;
mais c'est le commencement de l'effondrement. Son systeme nerveux tombe
aussi. En y mettant le temps, au contraire, c'est-a-dire en ne brusquant
pas la maniere d'etre du sujet, on peut toujours arriver a des resultats
excellents.
J'ai commence a donner des soins il y a dix ans, a une dame de
soixante-sept ans, qui pesait 97 kilogrammes. Elle est arrivee
en dix-huit mois, a baisser, avec une progression continue, a 77
kilogrammes... Depuis, elle garde son poids et sa sante; son declin
s'opere avec une lenteur telle qu'il est a peine perceptible. Inutile de
dire que l'hygiene seule a fait les frais de la therapeutique.
CHAPITRE II
LA VIEILLESSE
Quelle que soit l'economie qui ait preside a l'usage du capital
biologique, il n'est pas possible que quelques mauvais placements
n'aient ete faits, dans le courant de l'existence; que des chocs
accidentels, et independants de la volonte, n'aient, a diverses
reprises, ebreche le capital. L'homme qui se condamnerait a vivre a
seule fin de prolonger ses jours vivrait certainement tres longtemps,
mais la sentence d'Horace lui serait applicable: "Pour vivre, il aurait
perdu les raisons de vivre." _Et propter vitam vivendi perdere causas_.
D'autre part, le capital diminue par le fait meme de la vie, comme la
vitesse initiale d'un projectile diminue progressivement par le fait de
la resistance de l'air. Enfin il vient un moment ou le capital, apres
avoir produit des interets considerables, ne donne plus que des interets
de moins en moins eleves. Ce moment coincide exactement avec la periode
de declin, de sorte que, a partir de ce jour, quoi qu'il fasse et
sans qu'il s'en doute, l'etre vivant s'appauvrit fatalement et
progressivement. Il en arrive enfin a n'etre plus qu'un med
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