it, la diete lactee, ne suffisent
pas a le remettre en etat.
La digitale est alors indiquee, a la dose de 10 centigrammes par jour en
infusion dans 200 grammes d'eau, que le malade prendra de deux heures en
deux heures, jusqu'au moment ou il aura une salutaire crise urinaire.
Grace a ce precieux medicament ainsi administre, il fera encore les
frais de cet assaut; mais, la fois suivante, les memes influences
insignifiantes ameneront l'affolement du coeur avec albuminurie, et
alors la decheance pourra etre irremediable.
Il est certain que si, dans l'intervalle de ces assauts, notre homme
s'etait ecoute vivre, s'il n'avait rien laisse au hasard, si une sage
direction medicale avait dose son alimentation, son travail, son
sommeil, s'il n'avait pas eu d'emotions, si, pour conserver sa vie,
il avait, en quelque sorte, cesse de vivre, il aurait survecu plus
longtemps et n'aurait pas eu sa deuxieme atteinte; mais ce qu'il faut
bien se rappeler, c'est que, des sa premiere atteinte, ses jours etaient
comptes. Cette premiere atteinte denoncait deja l'insuffisance de son
systeme nerveux, incapable de donner au muscle cardiaque la force voulue
pour faire son office de pompe aspirante et foulante; le declin, qui
avait peut-etre commence quelques annees avant, s'etait traduit des le
jour de ce premier accroc.
Le declin peut n'etre qu'apparent; et les symptomes revetent parfois une
gravite qui fait croire, a tort, a l'entourage qu'il existe une breche
serieuse ou irremediable dans le capital vital du malade, alors qu'il
n'est touche que superficiellement. C'est au medecin qu'il appartient
de faire un bon diagnostic, d'ou decoulent et le pronostic et le
traitement. Certes, le probleme est souvent difficile a resoudre,
et, pour y arriver, le medecin n'a pas trop de toute sa finesse
d'observation, de toute son experience, de toute sa penetration. C'est
dans ces cas que la medecine est veritablement un art, et le medecin un
artiste, appele a utiliser de son mieux les donnees scientifiques que
ses etudes anterieures lui ont fournies.
Il aura naturellement, pour l'aider dans cette tache, l'examen physique
du malade, et, en particulier, l'exploration abdominale, le ventre
etant, de tous les organes, celui qu'on peut le plus facilement
explorer, par la vue, le palper, la percussion; il aura, pour l'aider,
l'analyse des urines, trop souvent negligee. Il sera egalement seconde
par l'etude du passe: il ne manquera pas de fouiller l'heredi
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