qu'a un age
tres avance, ou encore dont la vie est brutalement interrompue, a un
age relativement avance, par un accident, avant que ne soit survenu le
commencement de la periode de declin. C'est que ces hommes a prodigieuse
sante sont venus au monde avec un excellent capital initial, que leurs
parents ont su ameliorer pendant la premiere enfance, et qu'ils ont
ensuite ameliore eux-memes en s'interdisant toute depense excessive, ou
en ne risquant qu'a bon escient une certaine partie du capital, pour lui
faire rapporter davantage.
Chez ces individus fortunes, les affections intercurrentes ont, comme
nous l'avons dit, peu de prise. Ces privilegies sont semblables a
l'homme qui a recu les dix talents et qui, sachant les faire fructifier,
en rapporte dix autres, et recoit encore, en surplus, une recompense.
Chez ces individus, le declin n'arrive que tres tardivement, et ils
peuvent atteindre soixante ans tout en restant jeunes de coeur, de
corps, et d'esprit.
Entre ces deux extremes, tous les intermediaires sont possibles; et
nombreux sont les hommes qui commencent a decliner a trente ans, qui
sont des vieillards a quarante ans. La plupart, cependant, commencent
a decliner vers cinquante ans, et se maintiennent tant bien que mal
pendant quelques annees, puis declinent a vue d'oeil a partir de
soixante ans. Malheur a eux quand, a cet age, ils prennent une
pneumonie! D'ailleurs la moindre "maladie" accidentelle les deteriore
pour plusieurs mois, et l'on est tout etonne de la lenteur de leur
convalescence. C'est a partir de ce moment que les tares organiques,
latentes jusque-la, se revelent, que l'homme qui avait une endocardite
avec laquelle il vivait en bonne intelligence, et dont parfois meme
il ne se savait pas atteint, voit tout d'un coup son coeur devenir
au-dessous de sa tache. A la suite d'un coup de froid insignifiant,
d'une indigestion, d'un exces alimentaire, d'une emotion violente, d'une
grippe qui paraissait benigne, il a de la dyspepsie, des palpitations,
des intermittences du pouls, puis un peu d'enflure des jambes; toutes
choses dont, au reste, le repos au lit suffit pour le debarrasser cette
premiere fois, parce qu'il n'est pas encore completement use. Mais, six
mois apres, sous l'influence d'une cause semblable, il a une nouvelle
atteinte, un peu plus de dyspnee, un peu de congestion de la base gauche
du poumon, ou quelquefois des deux bases, un peu plus d'enflure des
jambes; et, cette fois, le repos au l
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