tre l'hygiene. Alors arrivent les traites imprevues, et, quand
le capitaliste veut mettre de l'ordre a ses affaires, il s'apercoit
trop tard que, depuis plusieurs annees, il ne s'est pas contente de
ses revenus et qu'il a ecorne son capital. Mais, dira-t-on, pouvait-il
s'apercevoir de la mauvaise gestion de sa fortune? C'est l'eternel
probleme du "Connais-toi, toi-meme!" de la sagesse antique. C'etait a
lui de voir que, de temps a autre, il avait de ces petites defaillances
de sante qu'il traitait a la legere, en leur attribuant des causes
banales et qui auraient du etre, pour lui, des avertissements
(l'avertissement sans frais du percepteur). Il aurait du, en homme bien
avise, rester toujours en deca de ce qu'il pouvait donner.
Mais enfin le mal est fait; et il est encore temps, sinon de le reparer
completement, au moins de l'attenuer dans une notable mesure, en se
surveillant de pres, et en ne laissant rien au hasard de ce qu'on peut
lui enlever par prudence et par calcul.
Certaines natures ultra-genereuses ne s'apercoivent pas qu'elles
depensent plus qu'elles ne devraient le faire; elles n'ont pas la
bonne fortune de recevoir les petits avertissements que nous venons de
signaler. Leur debordante sante fait l'envie de tout le monde; mais ces
privilegies sont souvent des desherites. Nous avons dit deja ce qu'il
fallait en penser, quand ils se trouvent aux prises, brusquement, avec
une affection accidentelle.
Malheur aussi a l'homme qui, a cet age, se laisse entrainer par un
renouveau de passion sexuelle! Il s'impose des depenses trop fortes pour
sa reserve de sante, surtout s'il en arrive a forcer ses talents. Il
faut aussi compter avec les aberrations de l'instinct sexuel, assez
frequentes a cet age; et alors la neurasthenie vengeresse ne tarde pas a
s'installer, sous une forme qui rappelle, par sa brutalite d'apparition
et la gravite des symptomes, l'hystero-neurasthenie traumatique.
En effet, du jour au lendemain, cet homme, vaillant jusqu'alors,
subit un veritable effondrement. Non seulement il perd tout d'un coup
l'aptitude sexuelle, ce qui est pour lui la source d'un grand chagrin,
mais il perd, en meme temps, l'appetit, le sommeil, les forces. La
constipation entre en scene; des douleurs nevralgiques variees,--ou,
pour mieux dire, des _algies_, car la douleur ne suit pas le trajet des
nerfs, le torturent nuit et jour. Il a une sensibilite excessive de
l'ouie, un erethisme de tout le systeme nerveux, qui d
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