voque un apaisement notable des troubles digestifs. La
mouche lombaire, d'autre part, est souvent l'un des meilleurs remedes a
apporter a la constipation. Cette affirmation peut sembler singuliere,
mais elle s'explique pour qui comprend l'origine, presque toujours
nerveuse, de la constipation.
_Emplatres_.--Les applications d'emplatres d'opium ne sont jamais
dangereuses, et font souvent le plus grand bien. Etant donnee l'extreme
susceptibilite d'un systeme nerveux malade, qui se laisse impressionner
par les moindres influences, ce fait n'a rien d'extraordinaire. En tout
cas, j'affirme, au nom d'une experience prolongee, qu'une mouche d'opium
appliquee a la tempe est souvent tres appreciee par les malades
cephalalgiques, qu'un emplatre d'opium, ou de cigue et de belladone,
laisse sur l'estomac pendant huit jours, calme mieux, ou du moins d'une
facon plus continue, les douleurs gastralgiques, que ne le ferait une
serie d'injections de morphine.
De meme, l'emplatre a l'oxyde de zinc, applique sur la colonne
vertebrale, immediatement au-dessous de la premiere vertebre dorsale,
sur une longueur de dix centimetres, attenue singulierement certains
phenomenes medullaires dont se plaignent les malades, en particulier
les inquietudes dans les jambes qui sont si frequentes chez les grands
neurastheniques.
Tous ces moyens si simples ne sont donc pas a dedaigner. A eux seuls,
ils seraient insuffisants; mais, ajoutes au regime alimentaire, au repos
methodiquement dose, aux applications hydrotherapiques raisonnables, et
a la psychotherapie, ils amenent surement la guerison, lorsqu'il reste
assez de capital biologique pour que la lutte ne soit pas impossible.
_Purgatifs_.--Nous usons tres peu des medicaments fournis par la
pharmacopee, pour ce motif bien simple que nous n'en avons pas besoin,
et que nous avons une crainte presque instinctive de tous ces agents
therapeutiques a action violente et perturbatrice. Faut-il l'avouer?
c'est aussi parce que nous ne les connaissons pas.
Rien n'est, en effet, difficile comme l'etude d'un medicament. J'ai
mis, quant a moi, des annees a etudier l'action du bromure, quand je
m'occupais plus specialement des "maladies" nerveuses et mentales; et
quand, en octobre 1898, le professeur Gautier a bien voulu me confier
l'etude du cacodylate de soude, la premiere chose que je lui ai dite,
c'est qu'il me fallait au moins deux ans pour pouvoir lui donner sur cet
agent therapeutique une appreciation
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