ints sont etudies dans
mon livre sur le _Traitement de la tuberculose par la creosote_.]
III. Les injections hypodermiques, quelles qu'elles soient, agissent
encore d'une autre facon. En dehors des proprietes particulieres a
chaque medicament, et de l'action dynamogenique reconnue a toute
injection sous-cutanee et meme intra-musculaire, elles agissent encore
par suggestion. Elles font prendre patience au malade, en attendant
que les autres agents therapeutiques, qui visent l'hygiene cerebrale,
medullaire, gastrique, intestinale, cutanee, etc., aient eu le temps de
produire leurs effets. Car, comme ces agents n'ont qu'une action lente,
comme ils ne procurent pas de resultat immediat, le malade serait vite
decourage, si on ne lui donnait pas du premier coup, un remontant,
factice peut-etre, mais certainement utile, et ayant une action
evidente, rapide, qui le fait patienter et lui inspire confiance.
La pratique des injections hypodermiques est egalement utile au medecin
a un autre point de vue: elle lui permet d'apprecier tres vite le degre
de confiance que lui accordent le malade et son entourage. Or, de
ce degre de confiance derive, dans une notable mesure, le resultat
therapeutique final. Si le medecin sent que son malade a foi en lui,
il deploiera, pour lui venir en aide, toutes les ressources de son
intelligence et de son coeur; dans le cas contraire, il se sentira a
tout instant, gene, paralyse, inhibe, et il risquera de n'avoir pas
toute la clairvoyance necessaire. De la l'importance qu'il y a, pour
lui, a evaluer le degre de confiance qui lui est octroye. Eh bien! pour
l'apprecier, il n'y a pas de meilleure pierre de touche que l'injection
hypodermique. Car si le malade et son entourage acceptent celle-ci
aveuglement, du premier coup, sans meme demander la formule du liquide
injecte, c'est toujours signe que le terrain est bon, et que le malade
acceptera avec la meme obeissance les diverses prescriptions qui lui
seront faites. Dans certains cas, il est vrai, le malade accepte, non
parce qu'il a confiance, mais par une sorte d'inertie; peu importe,
il acceptera avec la meme passivite les prescriptions qui lui seront
faites, et c'est la l'essentiel. Quand, au contraire, le malade, ou
surtout son entourage, manifestent une curiosite inquiete, qu'on ne
parvient pas a satisfaire par une reponse banale, quand ils expriment
des apprehensions sur la nature et les effets du liquide injecte, on
peut dire que le cas est m
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