se profondement a lui, et ne lui
menage pas son temps. La premiere consultation, surtout, doit pouvoir
durer tout le temps necessaire: mieux vaudrait la remettre a huitaine
que de l'ebaucher si le temps materiel fait defaut.
3 deg. Il faut encore que le medecin sache ecouter, c'est-a-dire laisser
parler le malade aussi longtemps qu'il le desire, surtout pendant les
premieres consultations. Quelle que soit la prolixite, la volubilite
d'un malade, il y a toujours interet a l'ecouter, parce qu'on apprend
toujours quelque detail dont on pourra tirer profit: si l'on agit de
cette facon, le malade, par une sorte de discretion inconsciente,
arrive, apres quelques entrevues, a ne plus abuser de la patience de
son auditeur, et se contente de repondre aux quelques questions bien
precises qu'il lui pose.
Une fois que le medecin aura ainsi pris position, les conseils qu'il
donnera, non seulement sur l'hygiene mentale, mais sur l'hygiene
alimentaire, musculaire, auront toutes chances d'etre suivis; et ainsi
tout concourra a la guerison ou a l'amelioration cherchee.
4 deg. Un autre principe, c'est de dire au malade la verite dans la mesure
du possible. Evidemment, s'il y a une lesion organique incurable,
le medecin doit avoir la discretion de se taire, sauf dans les cas
exceptionnels ou le malade a des motifs serieux pour savoir la verite
entiere. Mais le plus souvent il faut dire la verite au malade, lui dire
tres franchement l'idee que l'on se fait de son etat, la duree probable
du traitement, etc. Si, cependant, le traitement doit demander des
annees, comme il arrive trop souvent chez les malades a capital
restreint, mieux vaut rester dans le vague, et dire: "Le traitement sera
long, un peu penible, mais la guerison est assuree." Il faut encore,
des les premieres entrevues, avertir le malade des rechutes possibles,
probables, ou certaines: si c'est une femme, la prevenir que, dans les
douze jours qui precederont l'epoque menstruelle, elle aura fatalement,
durant quelques mois, une reapparition de toutes ses miseres, mais a un
degre de moins en moins marque; dans tous les cas, avertir le patient,
s'il s'agit d'un etat grave, que, tous les deux jours, il risque d'avoir
une legere aggravation, puis, quand son etat s'ameliorera, tous les
trois jours, puis tous les huit jours, et ce, en dehors de toute cause
appreciable, par le seul fait de cette tendance qu'a le systeme nerveux
a protester d'une facon intermittente. Mais il faut,
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