IRES
Outre le regime, il est encore un grand nombre de petits moyens
therapeutiques que la psychotherapie ne remplacera certainement pas. Il
est tres simple, en verite, de dire que, si l'electricite, le massage,
la douche tiede, paraissent faire du bien aux malades, c'est parce
que ces agents provoquent des suggestions favorables. Mais c'est une
conception par trop facile, et qui se trouve dementie par l'experience.
Tous ces moyens accessoires ont leur action propre, independante de
toute suggestion, action quelquefois tres puissante; aussi doivent-ils,
tout comme l'hygiene alimentaire, etre soumis a un controle serieux,
et ne pas etre employes a tort et a travers: mais, quand ils sont bien
manies, ils jouent un role incontestable dans la therapeutique. Le
principe general, c'est qu'il faut en user avec une extreme prudence, et
que, dans le doute, il vaut mieux s'en abstenir.
_Hydrotherapie_.--L'hydrotherapie froide est rarement indiquee; on
commence a le savoir! Dans tous les cas graves, alors que le capital
nerveux est vraiment compromis, elle peut occasionner des desastres.
Les medecins alienistes qui, autrefois, faisaient de la douche froide la
base du traitement de la folie, y on tous entierement renonce: la douche
froide ne convient que dans les cas exceptionnels, chez les malades
ayant encore un excellent capital, et auxquels on peut impunement
soutirer une dose considerable d'influx nerveux. Je comparerais la
douche froide a la saignee faite chez les malades qui n'ont plus de
pouls, qui sont moribonds, et auxquels une saignee peut parfois rendre
le pouls et la vie. C'est ce que nos peres appelaient "la saignee dans
les cas d'oppression des forces". Or, pour pratiquer a coup sur la
saignee, dans ces cas, il fallait etre un virtuose; et, de meme, il
faut etre doue d'un doigte exceptionnel pour appliquer convenablement
l'hydrotherapie froide, chez les malades graves.
Que dirai-je de la methode Kneipp? Les affusions, les lotions, le
manteau espagnol, etc., ont une action moins brutale que la douche. Bien
appliquees, ces pratiques peuvent rendre de grands services. Elles le
peuvent surtout si le malade, plein d'une foi aveugle, et suggestionne
par avance, quitte son milieu pour aller les suivre, s'il va, comme les
fervents de Woerishoffen, dans un endroit tranquille, bien aere, ou son
cerveau reste en jachere par le fait de l'horrible tristesse du milieu,
et s'il s'y soumet a une alimentation plus raisonnabl
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