il s'auto-suggestionne lui-meme. Oh! alors la
psychotherapie fait merveille. On doit donc forcer le malade a manger,
et a manger n'importe quoi, pour lui bien demontrer qu'il peut tout
digerer. Mais je ne conseillerai jamais a un medecin d'essayer ce
systeme, de prime abord, chez un malade dont il n'aurait pas etudie
de tres pres le fonctionnement gastro-abdominal; il risquerait de
compromettre gravement la situation du malade, et la sienne propre.
D'une facon generale, dans le doute, mieux vaut proceder avec une
sage lenteur, et se rappeler ce que nous avons dit du peu d'aliments
necessaire a la conservation de la vie.
Il nous est impossible de tracer, meme a grands traits, les indications
de regime qui conviennent aux divers malades. Theoriquement, le regime
doit varier d'un individu a l'autre, et meme d'un jour a l'autre,
pendant toute la duree de la "maladie". Mais, en pratique, les choses
se passent plus simplement. Le principe general, c'est qu'il faut faire
manger souvent les malades, sans attendre qu'ils aient des phenomenes
spasmodiques (tiraillements d'estomac, baillements, etc.), et qu'il faut
les faire manger des le reveil, et meme pendant la nuit pour assurer
le sommeil. La moitie d'un oeuf dur pris vers minuit, apres le premier
reveil, dans les cas ou le regime doit etre plutot sec, une tasse de
cacao dans les cas ou le regime doit etre plus liquide, font mieux, pour
procurer le sommeil, que la meilleure des preparations opiacees.
Une seconde recommandation, c'est de faire reposer les malades apres
avoir mange. Nous avons deja dit que, dans les cas graves, il faut
qu'ils se couchent pour manger; dans les cas moins graves, la position
horizontale apres les repas s'impose, et n'est pas moins necessaire
apres le gouter. L'homme tout a fait valide se trouve bien de faire,
apres les repas, un exercice modere; et il y a aussi quelques
dyspeptiques auxquels cet exercice est profitable: mais c'est la grande
exception.
Et enfin, il y a un precepte que ni le dyspeptique ni l'homme bien
portant ne doivent oublier: c'est qu'il n'est pas bon de se mettre
a table immediatement apres un travail musculaire. C'est ce qu'a
parfaitement explique le Dr Lagrange, dans ses remarquables travaux sur
les exercices physiques; et je ne puis mieux faire que d'y renvoyer
mes lecteurs, s'ils desirent etre renseignes en detail sur toutes les
questions de l'alimentation dans ses rapports avec l'exercice.
II
MOYENS ACCESSO
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