n, et enfin de la viande trois fois par semaine; et il
partit gueri, ayant augmente de 20 kilogrammes en trois mois. C'est que
je faisais, en meme temps, de la psychotherapie! me dira-t-on encore?
Sans doute, j'en faisais, et j'ai meme du me depenser beaucoup pour
faire accepter ce regime a mon malade, pour lui persuader qu'il n'avait
pas une "maladie" incurable, pour le faire rester a Paris, dans les
conditions d'installation mediocre ou il se trouvait, etc.; mais
j'affirme que ce n'est pas la psychotherapie qui l'a gueri, et que,
malgre la confiance qu'il avait en moi, malgre toute l'autorite que
j'exercais sur lui, malgre le repos au lit, si je lui avais donne a
manger ce qu'il mangeait auparavant, si je l'avais mis au lait, si
surtout j'avais fait de la suralimentation, ce malade n'aurait pas
gueri; et la preuve en est que, a partir du premier mois, sitot que
je m'ecartais du regime methodique, et que, pour essayer de gagner du
temps, je faisais un essai d'alimentation un peu substantielle, cet
essai, si timide qu'il put etre, amenait invariablement un petit recul.
Si cet essai avait ete prolonge, il aurait surement amene une rechute.
Inutile de dire, apres cela, que la Revalesciere n'est nullement un
specifique. Tout autre aliment semi-liquide aurait amene le meme
resultat (panade bien cuite et bien passee, tapioca, arrow-root,
phosphatine, avenose, aristose, creme d'orge, de riz, etc)
Dans d'autres cas d'inertie intestinale, c'est au contraire le regime
ultra-sec qui convient mais pendant quelques jours seulement: Le regime
sec est d'un maniement difficile et doit etre tres vite remplace par le
regime "a restriction des boissons". Ces cas sont ceux ou, a l'inertie,
se joint un element spasmodique. Il faut alors donner au malade, toutes
les demi-heures d'abord, puis toutes les heures, pendant deux ou trois
jours, des aliments secs a grignoter; et ce regime est specialement
indique chez les malades chroniques dont le capital est gravement
atteint. Il est bien certain que la psychotherapie intervient assez peu
dans ces cas, et que, si l'on fait fausse route, si l'on donne a un
malade qui aurait besoin d'un regime sec le regime liquide, ou meme
semi-liquide, il n'y a point de suggestion qui puisse empecher les
facheux resultats d'une pareille erreur therapeutique.
Dans certains autres cas graves, le malade maigrit, semble ne pas
pouvoir digerer, et ne digere pas, en effet, simplement parce qu'il
a peur de manger;
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