et ce qui peut arriver
de plus malheureux a un nevropathe, c'est de trouver un medecin qui le
soumette a un regime alimentaire, quel qu'il soit.
Cette opinion me semble absolument excessive. Je voudrais bien voir
traiter, par la psychotherapie seule, telle ou telle jeune fille qui
vomit tout ce qu'elle prend, qui a des constipations de plusieurs
semaines, qui, outre les troubles nerveux, a des troubles digestifs
mettant sa vie en danger. Qu'on reussisse souvent a guerir les "malades"
sans regime, ou avec un regime qui n'a rien de methodique, qui n'est en
somme que la suralimentation, dans une maison de sante, c'est possible:
le changement de milieu, l'eloignement des causes qui avaient produit et
entretenu la "maladie", l'influence salutaire indiscutable du medecin,
expliquent ces miracles. Mais c'est une exception qu'on doit se garder
de generaliser; et mon avis est qu'il faut toujours, en meme temps qu'on
fait de la suggestion, instituer un regime alimentaire approprie au
fonctionnement de l'estomac et de l'intestin malades.
I
REGIME
Nous avons deja mentionne des cas ou l'estomac et l'intestin, atteints
d'une sorte d'inertie, se refusent a tout travail, et indique les
symptomes physiques qui permettent d'affirmer cet etat d'inertie. Il
est evident qu'alors il faut fournir a cet estomac et a cet intestin un
travail frequent, mais peu actif; de la, necessite de la diete liquide
dans les cas tres graves, parfois meme de la diete absolue pendant
vingt-quatre ou trente-six heures, et de la diete semi-liquide dans les
cas moins graves, avec prises alimentaires toutes les heures, ou toutes
les deux heures, suivant le degre d'inertie constate.
Il n'est point necessaire de varier a l'infini le nombre des aliments.
Je me rappelle un malade qui avait tout a fait l'aspect d'un cancereux,
qui depuis deux mois maigrissait a vue d'oeil, ne digerait plus rien,
avait une constipation invraisemblable, ne pouvait plus se trainer,
ne dormait plus, etc. Or, il s'est admirablement trouve d'un regime
consistant a s'alimenter exclusivement de Revalesciere. Je lui ai donne,
toutes les demi-heures, pendant trois jours, puis toutes les heures,
jour et nuit, pendant trois autres jours, puis toutes les trois heures
pendant huit jours, uniquement de la Revalesciere, cuite dans du
bouillon de legumes et de poulet. Apres ces deux semaines, son estomac
lui permit de tolerer d'autres potages, puis des purees, puis des oeufs
et du poisso
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