ce que le devoir n'en resulte pas, pour le
medecin psychotherapeute, d'encourager son malade dans ces convictions
religieuses qui peuvent le rendre "inaccessible aux emotions
pusillanimes des nevroses"?
Dans les cas ou la foi religieuse, sans etre assez, vivante "pour creer
un vrai stoicisme chretien", subsiste encore, et cherche vaguement a se
raviver sous l'enveloppe de l'indifference ou du scepticisme mondains,
est-ce que ce n'est pas une obligation pour le medecin de l'y aider,
autant qu'il le peut?
Voici donc le medecin transforme, malgre lui, en apotre. Mais nous ne
craignons pas de le redire: pour soutenir ce role, auquel il n'est pas
prepare, il a toujours besoin d'une discretion extreme, et il ne doit
s'avancer qu'a pas mesures sur un terrain aussi dangereux.
CHAPITRE V
AUTRES AGENTS THERAPEUTIQUES
La psychotherapie est la base du traitement, pour les malades chez qui
les troubles nerveux et mentaux predominent. Dans les autres formes de
la decheance du capital nerveux, elle joue aussi un role important; de
la les resultats remarquables obtenus, meme dans les "maladies" a forme
gastrique, abdominale, etc., par quelques-uns de nos confreres,
qui arrivent, en effet, a soulager et guerir un certain nombre de
dyspeptiques et abdominaux, tout en excluant systematiquement toute
preoccupation de regime alimentaire. Mais, a mon avis, ces confreres
tombent dans l'exageration; meme s'il n'y a pas de troubles gastriques,
le regime du malade doit etre surveille; et a plus forte raison quand
l'estomac ou l'intestin protestent. Le regime, en realite, joue, dans
la therapeutique des malades a phenomenes intestinaux et gastriques, un
role au moins egal a celui de la psychotherapie.
Erreur, repondent les psychotherapeutes outranciers: lorsque vous
faites du regime, lorsque vous imposez a vos malades telle ou telle
alimentation, qui varie d'ailleurs d'une latitude a l'autre, d'une
maison de sante a l'autre, les bons resultats que vous obtenez sont dus,
exclusivement, a la psychotherapie que vous faites sans le savoir. Si
le docteur un tel guerit beaucoup de dyspeptiques en leur donnant du
macaroni sous toutes les formes, ce n'est pas parce qu'il remet leur
estomac en etat, c'est simplement parce qu'il leur inspire confiance; en
fait, il les guerit par suggestion, et malgre le regime. Car le
regime, ajoutent-ils, entretient plutot l'idee de "maladie": le malade
s'auto-suggestionne a chaque prise alimentaire,
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