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quelquefois tres simple de guerir a peu de frais le malade, en le
laissant chez lui.
Quand on a la bonne fortune de s'etre gagne la confiance d'un malade,
et d'avoir conquis, non la neutralite,--elle n'existe nulle part,--mais
l'assentiment de l'entourage, on a fait la moitie de la besogne; il ne
reste plus qu'a surveiller l'application du traitement, et surtout a
entretenir la foi du malade en sa guerison a echeance plus ou moins
eloignee. Pour remplir ce double but, il faut que le medecin ait avec le
malade de frequents entretiens, au cours desquels il doit lui expliquer,
dans la mesure du possible, la raison de toutes ses prescriptions, lui
demontrer ses erreurs d'interpretation, et lui affirmer instamment,
quelles que soient ses doleances, que la guerison est assuree.
Le role du medecin, au debut, est souvent difficile. Il l'est, par
exemple, chez les malades qui ont besoin du lit, pendant les premiers
temps, pour calmer leur systeme nerveux. Ne dormant presque jamais, ces
malheureux ont toutes les peines du monde a rester au lit; il faut leur
faire bien comprendre que cette agitation, ce malaise inexprimable
qu'ils eprouvent, proviennent non du sejour au lit, mais de l'excitation
du systeme nerveux; que cette excitation disparaitra dans huit ou quinze
jours, pour faire place a une detente de bon aloi, avec sensation de
fatigue enorme, mais non plus douloureuse, avec sommeil reparateur,
retour de l'appetit, disparition _spontanee_ de la constipation, etc.
Bref, il faut les faire patienter; cette phase exige, le plus souvent,
des visites quotidiennes. Plus tard, les visites pourront etre espacees:
il faut savoir se faire desirer.
Dans les cas graves, il faut donner aux familles l'habitude de laisser
le malade en tete-a-tete avec le medecin. L'influence de celui-ci est,
alors, beaucoup plus active, et les malades, pouvant s'epancher en toute
liberte, tirent un grand benefice de la visite du medecin, qui ne tarde
pas a devenir leur ami.
C'est dans ces tete-a-tete que le medecin doit insister pour faire de
la suggestion optimiste et de la veritable psychotherapie, d'apres les
principes que nous avons etudies anterieurement.
Nous avons parle deja, a propos de la nevrose provoquee par les causes
morales chez les jeunes femmes, du role que le medecin pouvait acquerir,
a titre de confident de leurs miseres: ce role est toujours difficile,
et quelquefois dangereux. Le besoin qu'eprouve l'etre humain de pouvoir
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