s a s'entendre avec eux. Fort heureusement, d'ailleurs,
ces cas sont assez rares.
Ajoutons qu'il est des malades a mentalite speciale qui commencent par
dire toujours non, ou a le penser, ce qui est encore plus grave. La
psychotherapie, comme tous les agents therapeutiques, a a compter avec
ce que, dans notre langage barbare, nous appelons les "idiosyncrasies".
2 deg. L'autre obstacle, beaucoup plus frequent, provient de l'hostilite de
l'entourage du malade.
On ne peut se faire une idee de l'influence nefaste qu'exerce cet
entourage; quelquefois il contrecarre ouvertement les opinions du
medecin, discute sa maniere de penser, ses prescriptions; le malade,
alors, ne sait plus s'il doit donner sa confiance au medecin ou a
l'entourage.
Le plus souvent, l'hostilite n'est pas franchement declaree. Mais c'est
pis encore: c'est alors une lutte sourde, de tous les instants, a propos
des moindres prescriptions. Le malade sent tres bien que le medecin est
dans le vrai, qu'il a _compris_ sa "maladie"; il voudrait de tout son
coeur suivre ponctuellement ses conseils: mais l'entourage est la qui,
sans dire un mot, proteste interieurement et execute a contre-coeur
tout ce qui a ete prescrit. La position est des plus difficiles. Cette
contre-suggestion, qui s'exerce a tout instant, finit par diminuer
la confiance, si necessaire, que le malade avait tout d'abord; les
prescriptions ne sont qu'a moitie observees. Ces tiraillements continus
sont veritablement lamentables.
Et que faut-il entendre par entourage? C'est rarement le mari ou la
femme, c'est souvent la mere ou la belle-mere, plus souvent encore des
personnes qui touchent de moins pres au malade. Les plus dangereux
ennemis sont ceux qui ont a donner des soins immediats; ce sont les
gardes, qui protestent par un silence eloquent, ce sont surtout les
domestiques. De la la dure necessite pour le medecin d'etre bien avec
tout le monde, dans la maison. Quelquefois il s'en tire en expliquant
avec bienveillance, en un langage clair, pourquoi il prescrit telle ou
telle chose qui semble inutile ou dangereuse: le repos, alors que tout
le monde voudrait que le malade fit de l'exercice; le regime restreint,
alors que, pour rendre du sang au patient, tout le monde voudrait qu'il
prit du jus de viande ou des vins fortifiants. Mais, le plus souvent, la
partie est perdue d'avance; et c'est alors que le medecin doit user
de toute son autorite pour imposer l'isolement, tandis qu'il eut e
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