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n'est responsable que devant sa conscience. Or, nous le repetons, sa
conscience peut lui permettre, accidentellement, l'emploi des procedes
hypnotiques, surtout s'il prend le soin de n'endormir les malades
qu'avec leur assentiment formel, et en presence d'un tiers representant
la famille.
Ajoutons enfin que le medecin _seul_ doit avoir recours a ce procede
therapeutique; et que ce medecin doit agir uniquement pour le bien du
malade, sans la moindre preoccupation etrangere, voire meme sans aucune
preoccupation scientifique.
_Conseils pratiques pour l'application des procedes
psychotherapiques._--Nous venons de passer en revue les moyens
psychotherapiques par lesquels on peut ameliorer le capital nerveux d'un
malade. Mais un apercu theorique ne suffirait pas au praticien voulant
employer la psychotherapie; il semble donc utile de le completer par des
considerations d'ordre tout a fait pratique, clinique, suggerees par une
experience personnelle.
1 deg. Il est un principe qui domine tous les autres; c'est que, pour faire
de la bonne psychotherapie, il faut soigner le malade non seulement avec
toute son intelligence, mais surtout avec tout son coeur. Le medecin qui
ne ferait que de la psychologie, demontant curieusement piece a piece
tous les rouages du cerveau de son malade, pour chercher celui qui est
defectueux, sans se preoccuper avant tout d'etre utile, ne ferait pas de
bonne psychotherapie. Il lui faut etre bon mecanicien, bon psychologue,
c'est entendu; mais surtout il lui faut etre un homme charitable. Je
sais que le mot "charite" sonne mal aux oreilles, depuis qu'on ne parle
plus que d'altruisme, de solidarite, etc. Le mot "charite" pourra
disparaitre du dictionnaire, bien qu'il exprime autre chose que ses
soi-disant synonymes; mais la charite restera toujours au fond du coeur
de l'homme, et sera, comme par le passe, l'inspiratrice des actions
genereuses et veritablement utiles.
2 deg. Encore n'est-ce pas assez que le medecin aime son malade. S'il veut
avoir sur lui une autorite morale effective, il faut en outre qu'il ne
soit pas presse: non seulement qu'il ne le paraisse pas, mais qu'il
ne le soit pas en realite. Savoir se donner tout entier a l'affaire
presente est la premiere condition du succes, en psychotherapie. Il faut
que, des la premiere entrevue, s'etablisse entre le malade et le medecin
un courant de sympathie; or ce courant ne peut s'etablir que si le
malade sent que le medecin s'interes
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