; le preuve,
c'est qu'elle cache son infirmite avec le plus grand soin a tout son
entourage. Puis il faut lui expliquer comment cette depense nerveuse,
si sterile, la fatigue, et entretient ou cause sa "maladie" physique.
Enfin, d'accord avec elle, il faut lui tracer un plan de vie tel qu'au
lieu de gaspiller ses forces elle les concentre, pour les diriger dans
un sens determine. A l'une, on fera apprendre une langue etrangere, a
l'autre on proposera une autre occupation, non moins precise. Le
medecin s'inspirera d'une foule de considerations d'ordre secondaire;
l'essentiel est qu'il atteigne son but, qui est de discipliner la
volonte et d'eviter a la malade les pertes nerveuses, par une bonne
orientation de son activite. Nous avons pris la, a dessein, un cas des
plus difficiles a guerir: et cependant nous affirmons que la guerison
y est possible, quand, a la psychotherapie, on joint un traitement
somatique convenable et suffisamment prolonge.
Dans la manie aigue, ou certaines phases de la paralysie generale, dans
tous les cas de delire aigu occasionnes par les "maladies" infectieuses,
l'influx nerveux subit des depenses colossales; les fuites se font de
toutes parts. La pensee est si rapide, chez le maniaque, que l'alieniste
experimente ne parvient pas a la suivre. Les associations d'idees se
font avec une telle rapidite que le malade n'a pas le temps de les
exprimer, et, quelle que soit sa volubilite, sa langue n'a pas un debit
egal a celui de son cerveau. La psychotherapie peut-elle etre utile a
des malades de ce genre? Oui, mais, a vrai dire, son role est alors
negatif; il faut savoir ce qu'il ne faut pas faire; il faut ne pas
s'acharner a discuter avec le malade, a rectifier ses appreciations; il
faut, en un mot, laisser passer l'orage, et se borner a eviter au malade
toute cause d'excitation prochaine ou eloignee. Il faut se rappeler,
surtout, qu'une fois l'orage passe, on aura longtemps encore a user
d'extremes precautions, et a menager le cerveau fragile.
Lorsque la fuite nerveuse, au lieu d'etre disseminee, est limitee a un
point fixe, la psychotherapie intervient d'une facon plus active. Voici
un homme en proie a une obsession: une idee a envahi son cerveau, il y
pense nuit et jour, en perd le boire et le manger. Toutes ses pensees
ont pour pivot l'idee maitresse, il en parle a tous ceux qu'il estime
pouvoir le comprendre, il demande conseil, s'agite en vain, et, ne
trouvant pas de solution, il s'epuise. Fa
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