us les
matins, trois mouvements determines des bras, puis six, puis douze,
puis d'en faire autant avec les membres inferieurs. En ordonnant ces
exercices, nous comptons bien moins sur l'action utile de la gymnastique
musculaire elle-meme que sur l'effort de volonte que nous obtenons du
malade, avec son libre consentement. Dans le meme esprit, nous envoyons
certains de nos malades faire une gymnastique speciale, tous les jours,
par tous les temps, a l'extremite de Paris, aussitot qu'ils peuvent
supporter la fatigue d'un deplacement quotidien. La, nous leur faisons
faire la course en flexion, exercice musculaire excellent, qui, bien
gradue d'apres des regles precises, regularise la circulation du sang,
les battements du coeur, augmente la vigueur de tous les muscles, en
particulier des muscles inspirateurs, et favorise, par consequent,
l'acte respiratoire. Grace a cette gymnastique, on arrive, au bout d'un
mois, a faire courir pendant vingt minutes des malades qui ne marchaient
pas, ou qui ne croyaient pas pouvoir marcher[12].
[Note 12: Ajoutons que cette course ne provoque jamais
d'essoufflement le principe de la methode etant, avant tout, d'eviter
l'essoufflement par une progression sage et bien reglee dans la longueur
et la rapidite du pas. La methode dont nous parlons a ete instituee par
notre regrette ami, le commandant de Raoul, qui avait fait des etudes
tres serieuses, theoriques au laboratoire de Marey et pratiques pendant
toute la duree de sa carriere militaire. Ce n'est pas le lieu de parler
avec detail de cette methode d'entrainement; disons seulement qu'on ne
se fait pas une idee, dans le monde des gymnasiarques, de la lenteur
dans la progression a imposer au coureur. Ainsi la vitesse du pas
gymnastique de l'armee ne doit etre atteinte, chez l'homme meme bien
portant, qu'apres quinze minutes de course progressivement plus rapide.
C'est comme cela que l'on arrive a obtenir le rendement maximum, et que
le pas gymnastique peut etre prolonge tres longtemps sans fatigue.
De meme, avant d'arriver a la vitesse de six kilometres a l'heure,
c'est-a-dire au pas d'un homme qui marche vite, il faut cinq minutes
de course en progression. Si, a cette prudence dans la progression, on
joint le soin de faire respirer le malade en temps utile, et de lui
apprendre a respirer, on lui evite l'essoufflement. Mais si le coureur
n'est pas essouffle, par contre il est envahi, au bout de vingt a trente
minutes, d'une transpiration eno
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