r l'obsession de la
rougeur, la peur de rougir rend la vie sociale insupportable, et merite
l'attention du clinicien, d'ailleurs desarme s'il n'emploie que les
moyens classiques. Or, si l'on etudie de pres ce symptome, on voit qu'il
s'accompagne, presque toujours, d'une perturbation respiratoire, et
quelquefois de sensations precordiales; et c'est, sans doute, parce que
l'exercice en question regularise la respiration, qu'il est le meilleur
traitement de la rougeur emotive. En tout cas, le fait est certain,
je l'ai plusieurs fois observe. Mais comme ces exercices sont, je le
repete, extremement desagreables, il faut savoir les graduer de facon
a ce que le patient ait au moins le plaisir d'assister a ses propres
progres. On arrive ainsi, peu a peu, a faire faire au malade des
mouvements de respiration profonde pendant dix minutes, matin et
soir. On ne saurait croire l'effet utile, a divers titres, de cette
gymnastique methodique, telle que les Suedois l'enseignent, c'est-a-dire
faite d'apres les vrais principes de la physiologie; tandis que, quand
elle est enseignee, ce qui arrive trop souvent, par des instructeurs mal
instruits, elle trouble les phenomenes de la circulation, et peut meme
amener du vertige et de la syncope. C'est donc un moyen puissant,
mais qu'il faut savoir manier, comme toutes les autres armes de la
therapeutique. Il existe, dans tous les Instituts Zander, un appareil
qui fait faire automatiquement d'excellente gymnastique respiratoire.
Aux malades qui n'ont pas l'energie de la faire simplement dans leur
chambre sans le moindre appareil, nous conseillerons les instituts
mecanotherapiques.
On peut exercer la volonte du malade, et, par consequent, la fortifier,
par mille autres moyens, qui seront inspires par les diverses conditions
de milieu, d'aptitudes, etc. Mais, autant que possible, il faut faire
faire au malade un travail utile, et dont il puisse facilement mesurer
les progres, et surtout un travail qui ne demande pas une depense, soit
cerebrale ou musculaire, excessive: car alors on perdrait d'un cote
ce qu'on gagne d'un autre. Il faut, enfin, se rappeler que le role du
psychotherapeute doit prendre fin a un moment donne, quand le malade a
reconquis une puissance suffisante pour pouvoir voler de ses propres
ailes. On doit alors l'abandonner a lui-meme, mais non pas brusquement:
il faut, si l'on nous permet cette comparaison, que le medecin imite
le professeur de bicyclette, qui soutient pendant
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