uarante-trois ans et
quatre mois, et que, au point de vue des causes de mort, la syphilis
vient immediatement apres la tuberculose.
IV.--INFLUENCES MORBIGENES SPECIALES A LA FEMME
Toutes les considerations que nous venons d'exposer peuvent s'appliquer
egalement a l'un et a l'autre sexe: mais la femme a, en outre, le triste
privilege de pouvoir etre frappee par des influences morbigenes qui
n'atteignent pas le sexe masculin, et qui meritent d'etre etudiees a
part.
La menstruation joue, dans la vie de la femme, un role de premier ordre.
Chez la femme tres bien portante, son influence est a peine perceptible,
mais chez la femme deja malade son influence est des plus nettes; chez
l'alienee, en particulier, on observe d'une facon constante, quelques
jours avant les regles, une aggravation du delire; et, chez l'alienee
qui semble guerie, on ne doit prononcer le mot de guerison que quand
deux periodes menstruelles se sont passees sans accident. Nous disons
a dessein _deux_ periodes: car si, chez les grandes nevrosees, les
troubles menstruels sont mensuels, chez les malades moins atteintes ils
nous ont semble souvent ne survenir que tous les deux mois[9].
[Note 9: Il y a de grandes nerveuses chez qui la menstruation
s'accompagne toujours d'une fievre ardente, se prolongeant deux ou trois
jours, et bien capable d'egarer le diagnostic.]
Chez la grande neurasthenique qui a encore ses regles correctes, on peut
affirmer que, douze jours avant l'apparition des regles, les miseres
nerveuses, abdominales, etc., s'accentuent considerablement, au grand
desespoir des familles qui, ayant espere la guerison, croient que tout
est a refaire. Mais il n'en est rien: bientot tout rentre dans l'ordre,
quelquefois meme pendant les regles, a partir du deuxieme jour, et, le
plus souvent, immediatement apres la cessation de l'ecoulement. Les
malades entrent alors dans ce qu'elles appellent leur "bonne semaine".
Le medecin doit connaitre ce detail, et avertir les malades et leurs
familles de la rechute, qui est inevitable tant que la "maladie" bat son
plein. Quand les grandes malades n'ont plus leurs regles, ce qui est
frequent, c'est d'un pronostic assez important; et la reapparition des
menstrues apres deux, trois, ou six ans, comme j'en ai vu plusieurs cas,
indique que la malade entre enfin dans la voie de l'amelioration, alors
meme qu'elle continue a souffrir.
L'influence de la grossesse est non moins evidente. Nous avons dit
qu
|