'inventer un dynamometre special
pour mesurer la force de ces muscles chez tous les malades. Ce
dynamometre donnerait des indications tres interessantes sur la valeur
biologique, car on peut dire que, tant vaut la pression abdominale, tant
vaut l'individu.]
On voit combien nous sommes eloignes de l'opinion qui attribue a
la ptose abdominale toutes les miseres des dyspeptiques, des
neurastheniques, des malades qui souffrent de l'intestin, etc. Une femme
a de la ptose et mille miseres variees: une ceinture fait disparaitre
presque toutes ces miseres, c'est donc, conclut-on que la ptose etait
l'unique cause? Mais non; c'est toujours la theorie du moindre effort
appliquee au raisonnement humain. La verite est que la ptose est
symptomatique, que la ceinture ne guerit pas la malade, ne fait que la
soulager d'une partie de ses miseres, et qu'il faut deja etre malade
pour devenir ptosique,--en dehors, bien entendu, des cas ou la
contention abdominale insuffisante serait due a une eventration.
La ptose peut d'ailleurs n'etre que passagere. Il existe meme des ptoses
qu'on pourrait appeler aigues, si l'on nous permettait cette expression.
Nous voulons parler de celles qui surviennent brusquement, dans le
cours d'une bonne sante, a la suite d'un coup de froid, d'une emotion
violente, d'une indigestion, d'un empoisonnement, d'une purgation. D'un
jour a l'autre, on voit le ventre s'effondrer, se vider, perdre son
elasticite, sa souplesse, donner la sensation d'un amas pateux, d'un
chiffon mouille: et l'exploration ne permet plus alors de noter ni
le caecum, ni le colon. On percoit, dans la fosse iliaque, un
gargouillement dont l'on enseigne a tort qu'il appartient en propre a la
fievre typhoide: on ne le rencontre dans la fievre typhoide que parce
qu'on l'y cherche.
Cet effondrement abdominal s'observe en outre, dans presque toutes les
"maladies" aigues. Il est toujours l'indice d'une sideration du systeme
nerveux abdominal; et, comme le systeme nerveux abdominal n'est pas
sans avoir des relations intimes avec le systeme nerveux central,
l'effondrement en question est toujours l'indice d'un etat de "maladie"
assez grave. Mais il peut n'etre que passager, durer quinze jours, trois
semaines; d'autres fois, il dure deux a trois mois, dans certains etats
subaigus; puis, peu a peu, on voit le ventre se ressaisir, reprendre sa
forme, son elasticite, renaitre: c'est le commencement de la guerison.
En meme temps que le ventre s'effon
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