t leur alimentation, il ne surviendrait,
en general, aucune complication; et apres quinze jours, un mois, ils
reviendraient peu a peu a la sante[6].
[Note 6: La guerison, souvent, s'annonce chez eux par une crise
urinaire. Les urines, qui avaient ete tres uraliques, quelquefois meme
urobilinuriques, et rares, deviennent, d'un jour a l'autre, claires et
abondantes. En meme temps la temperature tombe, pendant deux ou trois
jours, au-dessous de la normale, le sommeil reparait, l'appetit
egalement, et tout rentre dans l'ordre.]
Dans d'autres cas, la "maladie" evolue sur le mode chronique; et c'est
pendant des mois et des annees que l'on voit tout le systeme organique
compromis dans son fonctionnement. Le systeme nerveux, l'estomac,
l'intestin, laissent a desirer d'une facon a peu pres egale. C'est chez
ces grands malades qu'on est en droit de se demander si c'est le cerveau
qui tient sous sa dependance les troubles nerveux de l'estomac ou de
l'intestin, ou si c'est l'inverse. Selon qu'on adopte telle ou telle
maniere de voir, on adopte telle ou telle therapeutique exclusive: on
s'acharne a remedier aux troubles du systeme nerveux, en negligeant les
troubles digestifs, ou inversement. Dans les deux cas on a tort. Pour
faire de la bonne therapeutique, il faut _a la fois_ soigner le cerveau,
l'estomac, l'intestin, la moelle, le malade entier, en un mot, tout en
recherchant, si possible, quel est le systeme le plus compromis et dont
le fonctionnement laisse le plus a desirer.
C'est de la "maladie" ainsi comprise que je voudrais, maintenant,
rechercher les causes les plus habituelles, avant d'en indiquer, dans
ses grandes lignes, le mode de traitement: traitement qui doit etre
toujours _general_, puisque toujours la "maladie", meme quand elle ne
se traduit que par des troubles locaux, est, par son essence, d'ordre
general.
Quant au traitement particulier des "maladies" accidentelles, il va sans
dire que je n'aurai pas a m'en preoccuper dans ce travail.
CHAPITRE III
LES CAUSES DE LA "MALADIE"
I.--CAUSES PHYSIQUES
Je ne saurais songer a suivre l'homme a travers toutes les circonstances
de sa vie qui compromettent sa valeur, soit momentanement, soit d'une
facon definitive et irremediable. Elles varient a l'infini; l'homme
heureux seul n'a pas d'histoire, et l'homme heureux est un etre de
raison, qui n'existe pas dans la realite.
Mais, d'une facon generale, je puis faire remarquer que ce n'est pas
le s
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