explorer son ventre. Le
surlendemain, il prenait du lait ecreme pur, et j'appris qu'il avait
retrouve sa gaite. Un sommeil prolonge mit fin a la grave alerte, et
aussi a la "maladie", qui avait failli rendre Je pauvre enfant victime
de soins trop empresses.
Dans d'autres cas d'enterite choleriforme, le grand secret de la
therapeutique consiste a savoir rechauffer les enfants, tout en les
tenant a la diete absolue pendant six ou douze heures, puis au regime
"avec restriction des liquides" pendant deux ou trois jours.
Avouons cependant que, parfois, les problemes de pathologie infantile
sont tres difficiles a resoudre. J'ai parle plus haut de cet enfant qui
ne supportait aucun lait de femme, pris en n'importe quelle quantite.
D'autres fois, les enfants s'empoisonnent avec le lait meme de leur
mere. C'est, tout simplement, parce qu'ils en prennent trop a la fois;
mais il faut quelquefois chercher longtemps pour trouver cette cause si
simple. On ne se figure pas le nombre d'enfants qui ont des indigestions
chroniques, parce qu'ils ne sont pas rationnes, surtout quand ils sont
nourris par de plantureuses mercenaires qu'on ne sait comment tonifier,
dans la pensee de donner plus de forces au precieux rejeton.
Dans certains cas, meme, le diagnostic des "maladies" des enfants est
tellement difficile que les specialistes se declarent incompetents. Que
d'erreurs de diagnostic commises a propos des meningites! Et comment
aussi interpreter le cas suivant? Sans cause connue, un enfant d'un
an, bien eleve au sein maternel, eprouve un malaise insolite, devient
grognon, refuse de prendre le sein, a de la fievre. Les jours suivants,
la fievre augmente, une paleur inquietante s'etend sur la face, un
amaigrissement rapide preoccupe a juste titre tout l'entourage; puis, au
bout de quelques jours, sans qu'on ait rien fait que de laisser l'enfant
bien tranquille, l'appetit revient peu a peu, la fievre diminue, et tout
rentre dans l'ordre. Divers confreres appeles en consultation n'ont pas
pu etiqueter cette "maladie", ni se prononcer sur son issue; mais,
tous ayant eu le bon esprit de ne pas aggraver la situation par une
medication intempestive, tout s'est termine pour le mieux, et l'enfant a
garde son secret.
La faute de ces insuffisances et de ces erreurs de diagnostic n'est
pas aux medecins, mais aux difficultes des problemes cliniques. En les
denoncant, nous ne voulons nullement denoncer la faillite de la science:
bien au contrai
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