Mais si, pour
ces enfants moyens, le systeme pedagogique actuellement en vigueur
s'approche autant que possible de la perfection, il faut bien dire qu'il
convient moins aux types extremes que nous venons de mentionner. Le
petit _musculaire_, condamne a de longues heures d'etude, s'agite,
s'inquiete, devient de plus en plus dissipe, et ne tarde pas a entrer
dans la categorie des enfants dits "paresseux". Sa sante physique peut
ne pas souffrir outre mesure du regime compressif auquel il est soumis;
il grandit, se porte bien en apparence; mais son cerveau est, pour ainsi
dire, fausse, et ne donnera qu'un rendement inferieur. Chez le petit
_cerebral_, au contraire, l'education moyenne peut amener des troubles
de la sante physique: les recreations bruyantes et agitees, imposees
apres les repas, les longues promenades hebdomadaires, l'insuffisance
du sommeil, une alimentation mal adaptee a son tube digestif, tres
vulnerable le plus souvent, le fatiguent a la longue; et, d'un enfant
qui aurait pu donner les plus belles esperances, la pedagogie officielle
fait un etre malingre, nerveux, a terreurs nocturnes, en un mot un
malade.
Faut-il donc preconiser l'education individuelle? Oui, dans les cas
extremes et dans des circonstances exceptionnelles.
Une autre classe d'enfants chez lesquels l'education collective et le
surmenage cerebral impose par nos programmes amenent les plus facheuses
consequences, pour le present et pour l'avenir, c'est celle des enfants
que l'heredite n'a pas prepares au travail cerebral. Tels ces fils
de cultivateurs qui ont une longue heredite terrienne, et que leur
intelligence hative semble designer comme particulierement aptes aux
etudes superieures. Ce sont, quelquefois, de tres brillants eleves; ils
arrivent aux ecoles superieures: mais ils y arrivent malades, et seront
malades toute leur vie.
De l'age de sept ans a celui de la puberte, les "maladies" accidentelles
sont presque inevitables, a cause de la promiscuite des enfants dans les
ecoles; mais elles sont, en general, de peu de gravite. Ce ne sont pas
elles qui diminuent sensiblement le capital biologique individuel. Les
fautes commises contre l'hygiene alimentaire sont d'une bien plus grande
importance.
Combien on voit, notamment, de "maladies" aigues qui ressemblent plus
ou moins a la fievre typhoide, et qui sont dues a des indigestions! En
general, l'hygiene alimentaire de l'enfant n'est pas assez surveillee.
Les enfants mangent trop
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