vite, comme nous l'avons dit plus haut; et,
tres souvent, ils mangent trop, precisement parce qu'ils mangent trop
vite, la sensation de faim n'etant pas calmee par l'introduction
brusque, dans l'estomac, d'une masse alimentaire mal elaboree. D'autre
part, de trop nombreux parents, oubliant que ce n'est pas ce qu'on mange
qui profite, mais ce qu'on assimile, se figurent qu'il faut que l'enfant
mange beaucoup pour se donner des forces; et ce prejuge amene chez
l'enfant des intoxications chroniques qui retentissent sur son systeme
nerveux, sur sa croissance, jusqu'au moment ou l'estomac surmene
commence a protester. A partir de ce moment, le cercle vicieux est
etabli, et, si un regime alimentaire bien compris n'est pas institue,
l'enfant devient un malade, et restera malade indefiniment. C'est ce que
M. le Dr Laumonier a tres bien expose dans un article du _Correspondant
medical_ de 1905:
Voici des enfants qui sont, en apparence, bien portants; ils mangent
beaucoup, sont gros et gras, et bien que leur sommeil ne soit pas
toujours aussi calme qu'il faudrait, pourtant on ne peut, a premiere
vue, les accuser d'aucun trouble evident. Cependant, certains soirs
principalement, ils se montrent tantot plus enerves que d'habitude,
tantot plus abattus au contraire, et si, a ce moment, on prend leur
temperature rectale, on constate 38 deg. C, 38 deg.5, parfois meme 39 deg. et au
dela. Cet acces febrile est d'ailleurs passager; le lendemain, il n'y
parait plus. On ne lui attribue generalement aucune importance, et les
parents se gardent bien, pour si peu de chose, de faire appeler le
medecin; ils ont tort, car cette fievre digestive est le symptome
de troubles fonctionnels d'assez grande importance, et qu'il est en
consequence necessaire de soigner des le debut.
Ces enfants, en effet, ne restent pas toujours gras et de belle
apparence: peu a peu leur appetit, qui faisait l'admiration de leurs
parents, flechit; et aussitot l'embonpoint et les belles couleurs
disparaissent. Ils finissent ainsi par se transformer en enfants
chetifs, maigres, pales, ayant mauvaise haleine, presentant des
alternatives de constipation et de diarrhee, souffrant parfois de
douleurs stomacales vives; en un mot ce sont maintenant de veritables
dyspeptiques.
Or, cette dyspepsie n'est que l'aboutissant fonctionnel extreme, pour
ainsi dire, de troubles longtemps existants et dont les acces legers de
fievre digestive ont ete l'un des premiers et des plus cara
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