s encore recu de nom, et
qu'on pourrait appeler la folie de la vitesse: quand ils sont sur leur
machine, ils ne voient que le ruban de route qui se deroule devant
eux, le reste de la terre a cesse d'exister. Ils ne voient point, ils
n'entendent point: ce sont des mangeurs de kilometres, ce ne sont
plus des hommes. Et, chose curieuse, l'automobiliste n'a pas besoin
d'emulation, il se suggestionne lui-meme, et devient le propre artisan
de son delire.
Mais les dangers des sports deviennent encore plus considerables quand
ils sont pratiques par des organismes en voie de formation, par des
jeunes gens, par des ecoliers. Or, il y a quelques annees, avait souffle
un vent, venu d'Angleterre, qui avait veritablement tourne la tete a
certains hommes s'occupant des problemes de pedagogie,--ou plutot qui
avait affole l'opinion publique, et les pedagogues subissaient le
courant. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on ne parlait plus, dans les
etablissements scolaires, que de sports et de gymnastique. La culture
intellectuelle paraissait devoir etre mise au second plan. Mais on
n'a pas tarde a voir qu'il y avait abus. Les excellents travaux du Dr
Lagrange et du Dr Legendre, l'intervention des medecins dans la _Ligue
des Peres de Famille_, ont mis un frein a cet engouement, qu'on ne
rencontre plus que dans quelques institutions ou l'on s'obstine a imiter
l'education anglaise, sans se rappeler que nos petits Francais ne
sont pas des Anglo-Saxons. Je me demande d'ailleurs si les petits
Anglo-Saxons eux-memes de l'age de douze et treize ans se trouveraient
bien de faire des courses de 4 et 5 kilometres au pas gymnastique, sans
progression et sans entrainement prealable, comme je sais qu'on en
impose aux enfants dans les institutions dont je parle.
III. _Deviations de l'hygiene sexuelle_.--Tous les pedagogues et tous
les peres de famille soucieux de l'avenir de leurs enfants sont, a juste
titre, preoccupes de l'important probleme de l'education sexuelle; mais
tous sont loin de le resoudre dans le meme sens. Les uns estiment qu'il
ne faut rien dire aux enfants, ni meme aux jeunes gens; les autres,
qu'il faut au contraire aborder le redoutable probleme en face, et le
plus tot possible. La verite, comme en bien d'autres circonstances, se
trouve entre ces deux extremes.
Il est bien certain qu'il faut que, a un moment donne, le jeune homme
soit averti des dangers qu'il court en s'abandonnant a des aberrations
de l'instinct genesique, ou en
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