core a l'usage premature des fonctions
sexuelles, et qu'il faut aussi qu'il connaisse de bonne heure le peril
venerien. Mais quels moyens employer pour l'instruire? Est-ce au pere de
famille que revient ce role educateur? Oui, s'il a suffisamment gagne
la confiance de ses enfants, et s'il se sent capable de cette mission
delicate; dans d'autres cas, c'est au medecin de la famille que doit
etre devolu ce soin; et, dans les pensions, lycees, institutions, c'est
encore au medecin de la maison, et, dans une certaine mesure, a ceux des
professeurs qui vivent le plus avec les eleves.
Convient-il de donner a ceux-ci un enseignement collectif? La tentative
a ete faite, recemment, dans plusieurs lycees de Paris. Il faut avouer
qu'elle est ardue, mais les bons resultats ont depasse toute attente.
Cependant je suis avec M. l'abbe Fonsagrives partisan plutot de
l'enseignement individuel, compris dans un sens liberal, sous forme de
causerie du professeur avec un petit nombre d'eleves.
Jusqu'au moment ou il est raisonnable d'aborder devant les enfants ces
delicats problemes, le role de l'educateur doit se borner a exercer
autour d'eux une surveillance assidue, et a retarder le plus possible
l'eclosion de l'instinct sexuel. Pour ce faire, il faut imposer
a l'enfant de la fatigue physique, la pousser au maximum de la
_tolerance_, dussent les etudes en souffrir momentanement. C'est de la
bonne economie, sans cependant qu'on doive verser dans cet abus des
sports que nous avons denonce plus haut. Ici se retrouve, comme dans
tous les problemes de l'hygiene, cette question de dosage, de mesure,
qui comporte un nombre indefini de solutions, d'apres la variete des cas
individuels.
Les dangers que court l'enfant en s'abandonnant a des aberrations de
l'instinct sexuel sont moins grands que ne l'a dit Tissot, mais ils sont
neanmoins considerables, et le capital nerveux de l'enfant est vite
entame par les habitudes vicieuses. De la ces formes vagues de
neurasthenie avec difficulte pour le travail, timidite maladive,
manque de confiance en soi, cephalee, traits tires, yeux cernes,
amaigrissement, amoindrissement de la valeur du sujet. Un medecin
eclaire ne s'y trompe pas. Il doit alors trouver moyen de prendre
l'enfant a part, a la fin de la consultation, et lui dire a
brule-pourpoint, en le regardant fixement: "Mon ami, je sais la cause de
votre mal!" Il faut ensuite provoquer quelques aveux _discrets_, et la
consultation doit se terminer p
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