e, la vie anti-hygienique des ateliers,
l'accumulation des privations. Dans d'autre milieux, c'est le fait du
surmenage intellectuel pour l'obtention des brevets. Mais, plus souvent
encore, ce sont les causes morales qui portent atteinte au systeme
nerveux. C'est une vocation contrariee, une suite continue de petits
malentendus avec la famille, avec la mere en particulier. La mere, ne
se decidant pas a s'apercevoir que sa fille grandit, continue a vouloir
exercer sur elle une autorite despotique, contre laquelle l'enfant se
cabre en vain pendant de long mois, et dont elle souffre de jour en jour
davantage.
Dans d'autres cas, enfin, c'est une passion contrariee, un mariage
desire qui se trouve rendu impossible par la volonte intransigeante des
parents, ou par des circonstances independantes de toute volonte ou meme
c'est un vague et obscur besoin du mariage: pour suivre, en somme, les
lois de la nature, et donner satisfaction a cette sorte d'instinct de la
maternite qui se rencontre chez la femme depuis son plus jeune age, et
se traduit, dans la premiere enfance, par le besoin de la poupee.
Quelle que soit la cause, le mal se prepare sourdement; puis, un jour,
la "maladie" eclate, souvent a la suite d'une affection aigue qui
contribue a faire tomber brusquement la force de resistance du systeme
nerveux.
Si varies que soient les symptomes par lesquels le mal se traduit, la
therapeutique doit etre la meme. Elle consiste a ne pas aggraver la
"maladie" par une medicamentation intempestive; ce ne sont ni les
pilules de fer, ni le drap mouille, ni la douche froide qui
pourront faire du bien a une jeune fille ainsi atteinte, ni meme la
suralimentation, malgre l'anemie evidente. Non: ce qu'il faut, c'est
chercher la cause de la "maladie", et la supprimer ou l'amoindrir autant
que possible.
Quand c'est le surmenage physique, le repos absolu s'impose, et la jeune
malade arrive tres vite a la guerison. Quand le surmenage physique n'est
pas la seule cause a invoquer, rien n'est plus difficile que de doser le
repos et l'exercice. Le plus souvent, le repos relatif est de rigueur.
Dans d'autres cas, au contraire, chez les musculaires en particulier, un
exercice modere, et meme pousse assez loin, peut produire d'excellents
effets. Le medecin, appele a se prononcer sur l'opportunite de ce moyen
therapeutique, basera son jugement sur les resultats de l'enquete qu'il
fera au sujet du passe de la malade, et il aura le droit de proce
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