nter le courant. Mais, a la verite, ce soi-disant surmenage ne nous
effraie pas outre mesure, car il faut compter: 1 deg. avec les nouvelles
methodes d'enseignement, superieures a celles d'autrefois; 2 deg. avec une
adaptation du cerveau des generations actuelles et futures a un travail
cerebral plus considerable. N'est-ce pas ce manque d'adaptation qui rend
si dangereux le travail cerebral chez les "deracines" dont nous avons
dit un mot au chapitre precedent?
Est-ce a dire que tout soit pour le mieux dans le meilleur des systemes
pedagogiques? Non. Le jeune homme ne travaille pas trop, mais il
travaille mal, il n'a pas le respect du temps. En outre, il ne dort pas
assez, et on n'a pas assez le respect de son sommeil: du sommeil qui
dompte tout, suivant la forte expression d'Homere.
Un groupe de medecins anglais vient de commencer une campagne de presse
pour obtenir que l'eleve des colleges anglais puisse dormir plus
longtemps. Ils avaient ete precedes dans cette voie par le Dr
Chaillou[5], directeur de l'hygiene d'un grand etablissement
d'instruction, qui des 1903, a eu l'idee excellente d'installer, dans le
pensionnat, ce qu'il appelle une "chambre des dormeurs". La, les jeunes
gens fatigues momentanement vont, tout simplement, se reposer suivant
leurs besoins; et jamais ils n'abusent de la permission. Il est vrai de
dire que ce sont de grands jeunes gens, candidats aux ecoles, et que
l'intelligente discipline generale de la maison est de nature a prevenir
tout abus.
[Note 5: _Hygiene, exercices physiques, et services medicaux dans
un grand college moderne_, par le Dr Chaillou, attache a l'Institut
Pasteur. Paris 1903.]
II. _Abus des sports_.--Si pour l'homme sain l'exercice est necessaire
a la sante, cet exercice, lorsqu'il est pousse a un degre excessif,
devient un facteur important de "maladie".
L'exercice, quand il est methodique, bien gradue, peut etre pousse
tres loin sans provoquer d'accidents; c'est ainsi que, chez les
professionnels des cirques, la sante se maintient excellente, comme j'ai
pu m'en rendre compte par une enquete faite chez Barnum. Le medecin
attache a la troupe de Barnum jouirait d'une veritable sinecure, s'il
n'avait pas a compter avec les accidents d'ordre chirurgical.
Mais, remarquons-le, les hommes du cirque sont _selectionnes_, ce sont
des professionnels: ils ne font pas autre chose que des tours de force;
toute leur activite, physique, intellectuelle, est concentree sur ces
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