les hopitaux d'enfants, pour les initier aux mysteres de
cette pathologie? Remarquez que d'autres medecins demandent un stage
special pour l'etude des "maladies" veneriennes et cutanees; d'autres
encore un stage pour l'etude des "maladies" nerveuses, sans parler de
ceux qui voudraient un stage pour les "maladie" des yeux, des organes
genito-urinaires. Pourquoi pas un stage, aussi, pour celles des oreilles
et du nez? et, a ce compte, combien de temps dureraient les etudes
medicales? Tous ces stages successifs seraient excellents s'ils etaient
praticables; mais ils auraient pour effet de restreindre plus que de
raison le nombre des futurs medecins, et de remplacer la plethore
medicale actuelle par une anemie encore plus regrettable.
Non, ce qu'il faut apprendre a l'etudiant, c'est qu'il lui reste
beaucoup _a apprendre_, c'est que toute sa vie de praticien ne sera pas
trop longue pour savoir lire dans le grand livre de la nature. Mais il
nous semble que, pour ce qui concerne en particulier la pathologie des
enfants, un peu de bon sens, beaucoup de prudence, pas de medicaments,
de la patience, suffisent pour faire de bonne therapeutique infantile,
quand, par ailleurs, on connait les lois generales de la pathologie.
Sans etre specialiste pour les "maladies" d'enfants, je me rappelle
avoir ete appele en consultation, en province, pour un enfant de six
mois soigne par deux distingues confreres. Il avait, depuis cinq jours,
une enterite aigue avec fievre, amaigrissement rapide. Pendant les
trois quarts d'heure que dura mon enquete, je vis cet enfant passer
successivement des bras de sa mere dans ceux de la nourrice _seche_,
puis dans ceux d'une tante affolee, le tout pour calmer les faibles cris
qu'il avait encore la force de pousser. J'appris que ce manege durait
depuis deux jours, que l'enfant avait pris du calomel, trois fois de
grands lavages intestinaux, et qu'on l'alimentait toutes les heures, a
grand'peine, avec du lait sterilise! Je proposai simplement de mettre
cet enfant dans son berceau et de l'y laisser, de lui appliquer sur le
ventre un large cataplasme, de le laisser a la diete absolue pendant
quatre heures puis de lui donner de l'eau panee, et de le laisser dormir
si le sommeil pouvait venir. Le lendemain, la fievre avait cesse,
l'enfant avait dormi; j'autorisai alors, toutes les heures, le lait
naturel, ecreme et coupe avec parties egales d'eau de riz; je conseillai
de ne pas trop deranger l'enfant, de ne plus
|