n, a condition toutefois de ne pas se perdre dans les
nuages.
Quelquefois, tous les systemes organiques sont troubles a la fois sous
l'influence d'une cause morbigene. C'est ce qui arrive, par exemple, a
la suite d'un choc traumatique violent, On voit, du jour au lendemain,
le blesse devenir a la fois dyspeptique, desequilibre abdominal,
constipe avec enterite muco-membraneuse, desequilibre cerebral; et il
peut rester longtemps dans ce miserable etat qu'on designe sous le nom
d'_hystero-neurasthenie traumatique._
La fievre typhoide, la grippe infectieuse, impressionnent egalement a la
fois, tous les appareils de l'organisme, a des degres divers. Tantot la
sideration peut etre telle que le capital vital initial et les reserves
anterieures se trouvent tout a coup epuises: c'est la banqueroute
totale, c'est la mort. D'autres fois, le capital et les reserves ne sont
que profondement entames. C'est la "maladie" grave, aggravee encore par
des medications et des pratiques intempestives; a un moment donne, le
capital peut etre reduit a si peu de chose, que la moindre depense
suffit pour l'aneantir. Le malade est une flamme vacillante que le
moindre souffle peut eteindre, mais a laquelle un savant dosage
d'oxygene rendra, peu a peu, la vie.
Quand le capital est moins profondement atteint, ou quand la cause
morbigene est moins importante, les troubles fonctionnels, au lieu
d'etre generalises, atteignent plus specialement tel ou tel organe:
l'organe le plus faible, qu'il soit plus faible par le fait de
l'heredite ou par le fait d'une atteinte anterieure. Mais, en vertu de
la synergie qui existe entre tous les organes, le trouble fonctionnel ne
reste pas longtemps limite a un organe ou a un systeme organique. Voyez
le grand neurasthenique: il est a la fois dyspeptique, enteralgique,
cerebral, medullaire. Quel est l'organe qui, chez lui, a ete le premier
atteint? Impossible de le dire, apres deux ou trois ans de "maladie".
Cependant une enquete bien conduite peut permettre souvent de
reconstituer son histoire pathologique, de voir par ou la "maladie" a
commence, quel etait le point initial. Et c'est de la connaissance de ce
point faible initial que derivera, en grande partie, la therapeutique.
Le medecin portera la plupart de ses efforts sur le point faible qu'il
aura decouvert, sans negliger, cependant, les perturbations secondaires
attribuables a la synergie des fonctions de tout etre vivant.
Il arrive meme, quand l'influe
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