tout entiere aux parents. Bien peu savent elever leurs enfants; et s'il
est des connaissances qu'on devrait repandre a profusion dans tous les
milieux sociaux, ce sont celles relatives a la "puericulture", d'autant
que les regles en sont simples et peu nombreuses, ainsi que le demontre
le _Traite de Puericulture_ du professeur Pinard, qui devrait etre entre
les mains de toutes les meres de famille.
Rien de plus simple, d'ailleurs, que cette science de la puericulture.
Surveiller le repos de l'enfant, ne pas l'exciter a tout propos et
hors de propos, l'alimenter intelligemment, lui epargner toute
medicamentation meurtriere, le preserver du froid et des changements
brusques de temperature: et c'est tout.
Si seulement on savait la maniere d'economiser les vies d'enfants, on
pourrait le faire dans les milieux en apparence les plus defectueux;
c'est ainsi qu'au Creusot, grace aux incessants efforts de MM.
Schneider, la mortalite des enfants au-dessous d'un an n'est que de 110
p. 1000, alors que, dans le canton de Vaud, renomme pour l'excellence
de ses conditions hygieniques, elle atteint 155 p. 1000. Ce magnifique
resultat est du surtout a l'elevation des salaires, qui permet aux meres
de se consacrer librement a leur mission maternelle. Pres de 80 p. 100
des meres allaitent leurs enfants, toutes font de la puericulture avant
la naissance. (_Rapport_ de M. le professeur Pinard, a l'Academie de
medecine, 25 juillet 1905.)
Il est bien evident que le capital initial ne suffit pour entretenir la
vie que pendant quelques jours; il a besoin d'etre sans cesse renouvele
et augmente, pour permettre de faire des reserves, de donner a
l'individu les moyens de vivre, et, plus tard, de transmettre la vie a
son tour. C'est l'aliment qui pourvoit a ce besoin incessant; et par
aliment nous entendons non seulement ce qui entre dans le tube digestif,
mais aussi l'air, que les anciens definissaient tres justement le
_pabulum vitae_.
Quand l'aliment peche par sa qualite, par sa quantite, par une
repartition vicieuse, la "maladie" ne tarde pas a naitre; c'est la la
cause essentielle de toute la pathologie infantile. Et l'on ne saurait
croire, en verite, dans quelle mesure une mauvaise alimentation du
premier age retentit sur toute la vie pathologique de l'individu.
Quelques medecins le disent, le crient meme, mais c'est dans le desert;
la plupart le nient, ou passent indifferents a cote de cette verite
profonde. Quant aux gens du mond
|