tipe
medical.
Il n'y a donc pas de remede contre la constipation, et, pour
l'atteindre, il faut atteindre la "maladie", dont elle constitue une
des manifestations les moins importantes et, disons-le tout de suite,
les plus faciles a faire disparaitre. Oui, dusse-je sembler paradoxal,
j'affirme que la constipation est, de tous les symptomes observes chez
le constipe medical, celui qui disparait le plus vite. Prenez un malade
qui souffre, depuis des annees, de ces miseres variees qu'on est
convenu de designer sous le nom un peu vague de neurasthenie, et
parmi lesquelles la constipation joue un role capital; apres enquete
minutieuse, trouvez la formule exacte de son regime, et par regime je
n'entends pas seulement le regime alimentaire, mais la reglementation
minutieuse de sa vie, le dosage de son exercice et de son travail
cerebral, etc.; supprimez les agents therapeutiques qui entretiennent la
"maladie" (douches froides, exercice force, medicaments varies, diete
lactee); supprimez surtout les influences qui entretiennent le trouble
nerveux de son intestin, a savoir les purgatifs, lavages a grande eau,
etc.: et vous serez etonne de voir la constipation disparaitre, avant
meme toutes les autres miseres. Le malade vous dira, au bout de huit
jours: "Chose curieuse, docteur, je souffre encore de la tete, de
l'estomac, du dos, d'une faiblesse extreme, mais je commence a retrouver
le sommeil, et surtout je vous suis bien reconnaissant parce que ma
constipation, si rebelle, est presque entierement vaincue. Je n'ai
presque plus de peaux dans les selles, et je commence a reprendre
confiance." A partir de ce moment precis vous tenez le malade, il a en
vous une foi aveugle, et, si vous continuez a le soigner methodiquement,
si surtout des influences etrangeres ne viennent pas contrecarrer la
votre, si le malade est assez intelligent pour s'abandonner entierement
a votre direction, vous lui rendrez, peu a peu, la sante. Il aura des
rechutes inevitables: mais lui annoncer a l'avance ces rechutes,
c'est consolider sa foi. Il aura aussi des rechutes, plus ou moins
importantes, chaque fois qu'il s'ecartera de la ligne tracee par vous:
s'il commet un ecart de regime, un exces d'exercice, ou s'il a une
commotion morale, l'odieuse constipation reparaitra, accompagnee d'etat
gastrique, de douleurs abdominales, de glaires sanguinolentes, de fievre
quelquefois; mais ce sera pour le bien du malade, si vous parvenez a
lui faire toucher du doig
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