dresse a tout le monde. Je n'ai pas
voulu en faire une these scientifique, mais plutot quelque chose
comme ces _Conseillers de la Sante_ que l'on etait assure de trouver,
autrefois, au chevet du lit de nos grands-parents. Laissant aux ouvrages
speciaux l'etude des "maladies" accidentelles, de ces chocs exterieurs
ou notre organisme est sans cesse expose, je m'en suis tenu aux
differentes manifestations de ce que j'appellerai, d'un terme general,
la "maladie", en entendant par la cette rupture de l'equilibre normal
de nos forces, cette depreciation plus ou moins complete de notre
capital biologique, qui se produit, tot ou tard, dans l'existence
de chaque creature humaine, et s'exprime par une variete infinie de
symptomes morbides. J'ai essaye d'indiquer les principales causes qui,
aux differents ages, depuis l'enfance jusqu'a la vieillesse, risquent de
compromettre ou de detruire la sante; et surtout j'ai essaye de montrer,
au fur et a mesure, par quels moyens ces causes peuvent etre evitees, ou
leurs mauvais effets heureusement repares.
Plusieurs de ces moyens etonneront peut-etre le lecteur, accoutume aux
complications savantes de la medecine d'aujourd'hui; et leur simplicite
meme lui semblera peut-etre avoir quelque chose de revolutionnaire.
C'est un danger que j'ai prevu, et que, certes, je n'affronte pas de
gaite de coeur. Mais il n'y a pas une ligne de mon livre qui ne derive,
a la fois, d'une experimentation methodique et de reflexions patiemment
muries. Si jamais l'on peut etre sur de quelque chose, en une matiere
aussi variable et aussi delicate, je suis sur de l'efficacite des
avertissements et des conseils qu'on trouvera ici. Puissent-ils
seulement etre entendus, et porter leur fruit!
Ce livre etait deja sous presse lorsque j'ai recu l'interessant ouvrage
de mon confrere et ami le Dr. Sigaud sur _Les Origines de la "maladie"_
(1 vol. Maloine, 1906). Je regrette de n'avoir pas pu en citer certaines
pages qui s'accordent avec les idees que j'ai moi-meme exprimees sur
plusieurs points, et, notamment, sur le danger qu'il y a a attacher trop
d'importance aux symptomes en pathologie.
LA LUTTE POUR LA SANTE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I
LE CAPITAL BIOLOGIQUE
L'hypothese joue, dans les progres do toutes les connaissances humaines,
un role considerable; ce n'est une nouveaute pour personne, mais cette
verite nous a ete recemment rappelee, et exposee avec une clarte
nouvelle, par le
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